CP entre Lynn et Naomie
22 janvier 2013 vers 21 heures
Une cave dans Lower East Side

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L’heure était venue pour Naomie de commencer les choses sérieuses au sein de L’INITIATIVE, et de faire ses preuves. Ses premiers pas avaient été de rester en laboratoire, faire des recherches et noter ses résultats. Rien de bien intéressant jusque là. Ensuite, on était venue la chercher concernant la dernière affaire qu’elle avait réalisée avant que l’empoisonneuse ne rejoigne l’organisation. Une journaliste avait des doutes quant à un lien entre ses différents contrats et le dernier, et avait publié un article sur son blog internet. Sa colère l’avait conduit à accepter la proposition qu’Amanda lui avait faite, autrement dit de torturer cette fouineuse de premier ordre.

La torture était un art qu’elle n’avait jamais utilisé auparavant. Naomie préférait largement tuer directement, et ses cibles n’avaient été jusqu’ici que des hommes. Jamais de femmes. Mais sa règle de conduite prenait apparemment fin.

En prévision des heures qui allaient suivre, Naomie installa des caméras à différents angles de la pièce, histoire que ses supérieurs aient l’honneur de voir comment elle se débrouillerait pour ce premier exercice. Dès que cela fut réalisé, la brunette fit le tour de la salle pour voir les objets qui y trainaient, et prépara une jolie chaise où pourrait s’asseoir sa victime. La jeune femme avait également pensé à quelques produits chimiques qui seraient intéressant d’utiliser en interrogatoire, mais elle voulait essayer avec des moyens moins chimiques si possible pour cette première séance de torture. Sauf si elle cédait à la tentation de les utiliser… Elle verrait bien en temps voulu.

A l’heure prévue, le paquet fut livré. Droguée, et encore endormie,  Lynn fut installée sur la chaise et Naomie l’attacha solidement avec des cordes. Juste avant ça, l’empoisonneuse retira les vêtements de la journaliste, lui laissant seulement les sous-vêtements. La chimiste voulait voir si ce point-là allait affecter le mental et les réactions qui allaient suivre son réveil.

Réveil qui tardait trop selon Naomie. Il fallait lui donner un coup de main, et cela ne dérangeait pas le moins du monde la nouvelle recrue de l’INITIATIVE. Elle avait prévu un joli briquet pour cette Lynn Ferguson. Après tout, la journaliste avait l’air de bien aimer le feu… Avec un léger sourire, qui était malheureusement caché par une cagoule, Naomie alluma le briquet et le mit contre le bras gauche de sa victime…

Il ne restait plus qu’à attendre le réveil imminent de Lynn, ou les cheveux bruns de sa proie allaient eux-aussi goûter à la flamme du briquet.

Inconsciente, Lynn profitait d’un sommeil artificiel pas trop désagréable, qui prit fin soudainement lorsqu’elle eut l’impression que son bras s’enflammait. Elle se réveilla en sursaut et se redressa brusquement en poussant un cri. Sa vision troublée aperçut une forme noire qui se précisa avec quelques clignements d’yeux, une cagoule. Qu’est-ce que c’était que ce foutoir ? Et pourquoi elle ne pouvait pas bouger ? La journaliste se sentait prise de vertiges, comme si la pièce dans laquelle elle se trouvait tournait sur elle-même et qu’elle ne pouvait pas suivre son rythme.

Elle ferma les yeux, ce qui ne fit qu’empirer cette sensation et abandonna l’idée. Son regard parcourut la pièce sans la trouver accueillante ni familière et se posa sur elle-même. Ses mains et pieds liés, ses vêtements manquants… Prise de panique, Lynn sentit son rythme cardiaque déjà rapide s’accélérer et sa respiration faire de même. Elle ne comprenait pas comment elle en était arrivée là. Désespérément elle cherchait ses derniers souvenirs, sa panique ne l’aida pas à trouver quelque chose de plus récent que la veille. S’était-elle perdue dans un bar et avait-elle abusée de vodka pour ensuite tomber sur le malade du coin ?

Retenant une puissante nausée, Lynn finit par lever la tête vers la cagoule.

- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ?

Elle s’interrompit, trouvant des difficultés à articuler, sa voix pâteuse, comme si elle était anesthésiée ou droguée... Nouveau sursaut de panique.

- Libérez-moi ! Vous vous trompez de personne ! Son ton monta de plusieurs crans et tandis qu’elle se débattait pour tenter de se libérer de ses liens, elle cria. Au secours !! A l’aide !!

- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ?

Sa proie qui s’était enfin réveillée découvrait l’endroit où elle allait passer la soirée, avant de reprendre la parole, de plus en plus paniquée.

- Libérez-moi ! Vous vous trompez de personne ! Son ton monta de plusieurs crans et tandis qu’elle se débattait pour tenter de se libérer de ses liens, elle cria. Au secours !! A l’aide !!

Un coup de poing s’abattit aussitôt dans le ventre de la pauvre Lynn, histoire qu’elle se taise, puis Naomie prit la parole sur un ton froid.

-Tais-toi ! Personne ne viendra te sauver ici, tu auras beau te débattre, cela ne sert à rien. Je te laisse une chance de te sortir indemne d’ici…

Un petit sourire, encore une fois caché par sa cagoule, mais cela n’avait aucune importance. Naomie sortit un canif, veillant à bien montrer à Lynn ce dernier, puis reprit ses explications.

-Ou pas, si tu ne réponds pas à mes questions. Sur quelles affaires travailles-tu actuellement ? Et avec qui ?

Si la jeune femme refusait de répondre, elle aurait droit à voir sa main souffrir.

Ses cris de détresse s’interrompirent lorsque son souffle fut coupé par un coup au niveau de son abdomen. Une voix féminine et jeune lui répondit alors, lui ordonnant de se taire tout en lui annonçant que personne ne viendrait la chercher « ici ». Lyn faillit demander où se trouvait ce « ici » mais sa question mourut dans sa gorge quand elle aperçut une lame faire son apparition sous ses yeux, accompagné de menaces.

-Ou pas, si tu ne réponds pas à mes questions. Sur quelles affaires travailles-tu actuellement ? Et avec qui ?

- Quoi ? S’écria la journaliste, surprise par cette question. Mais qu’est-ce que ça peut faire sur quoi je travaille ?

Se remémorant la présence de l’objet coupant, Lynn ferma les yeux, oubliant que c’était une très mauvaise idée, et sentit à nouveau la pièce tourner autour d’elle. Ses vertiges la quittèrent néanmoins plus rapidement lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux. Elle commençait à être plus « présente », se sentir moins engourdie, même si elle n’était pas sûre de préférer ça…

- Je travaille sur pleins de choses, le chef de la police et ses activités nocturnes, les accidents et la criminalité à Manhattan… c'est un sujet vaste ! J’ai même une histoire sur une mamie qui organise des vols de sac pour faire les yeux doux aux policiers… Je n’ai rien fait de mal !!

Son ton était plaintif tandis qu’elle répondait à celle qui l’interrogeait de manière peu civile. Lynn ne pouvait pas se permettre de ne pas répondre, mais ses points d’intérêts étaient larges, ses articles nombreux, sa réponse fut donc vague et il était difficile de savoir si elle contenterait son interrogatrice. Lynn l’espérait en tout cas, car elle ne supportait pas cette situation et rêvait déjà de trouver un moyen pour s’échapper.

- Je ne vous connais pas, je n’ai pas vu vôtre visage, libérez-moi, je vous en prie !

- Quoi ? S’écria la journaliste, surprise par sa question. Mais qu’est-ce que ça peut faire sur quoi je travaille ?

Cette journaliste la saoulait déjà. Répondre de suite n’était pourtant pas compliqué. Naomie n’était pas particulièrement patiente, et l’envie d’utiliser son couteau était assez tentante… En plus, ce n’était pas à sa victime de poser les questions. Enfin, la raison revint finalement auprès de sa victime qui réfléchit quelques instants avant d’ouvrir la bouche.

- Je travaille sur pleins de choses, le chef de la police et ses activités nocturnes, les accidents et la criminalité à Manhattan… c'est un sujet vaste ! J’ai même une histoire sur une mamie qui organise des vols de sac pour faire les yeux doux aux policiers… Je n’ai rien fait de mal !!

Ignorant la voix plaintive de la fouineuse, ainsi que ces protestations et sa demande de libération, Naomie réfléchit quelques secondes avant de se diriger vers la table où se trouvaient ses produits et instruments utiles à cette séance.

-C’est un bon début, déclara-t-elle tout en remplissant une seringue de drogue. Parle-moi donc des accidents et crimes à Manhattan ?

Tout en revenant vers Lynn, Naomie ajouta :

-N’hésites pas à parler en détails, nous avons toute la nuit devant nous... Et je suis certaine que tu as beaucoup de choses à me raconter, n’est-ce pas ?

Sans laisser le choix à son interlocutrice, Naomie lui injecta une nouvelle dose de drogue. La journaliste n’avait pas été assez obéissante à son goût, posant trop de questions, et donc une petite dose en plus ne pourrait que l’aider. Ensuite, le chimiste reprit son couteau et le fit coulisser le long de la main de la journaliste, enfonçant suffisamment la lame pour que le sang apparaisse.

-Mais je te préviens tout de suite : arrête de poser des questions, et de réponds gentiment aux miennes. Si tu fais cela, tu seras libérée bientôt, et sans trop de dégâts.

Du regard, plus qu’inquiète, Lynn observa la fille au visage cagoulé s’éloigner d’elle. Ce n’était pas fini ou peut-être que si, elle n’en savait rien et ça la terrifiait. Lorsqu’elle la vit remplir une seringue d’un liquide non identifié, la panique monta à nouveau d’un cran. Elle murmura des « non » à répétition, marquant son désaccord quant à une future injection, désaccord ignoré par celle qui l’interrogeait et revenait vers elle après lui avoir demandé des détails sur les accidents et les crimes à Manhattan…

-N’hésites pas à parler en détails, nous avons toute la nuit devant nous... Et je suis certaine que tu as beaucoup de choses à me raconter, n’est-ce pas ?

Lynn ne répondit pas, son regard fixant l’aiguille crainte qui s’enfonça dans sa peau malgré un cri de protestation. Ce dernier mourut sans sa gorge alors que le produit faisait déjà effet. Elle ne souffrait pas, à nouveau elle se sentait anesthésiée et pourtant bouillonnant de l’intérieur, comme si elle sentait le besoin d’évacuer quelque chose de sa poitrine. Tellement concentré sur ce qu’elle ressentait en cet instant, Lynn ne ressentit qu’à peine les effets de la lame sur sa main. Les menaces de son bourreau n’eurent plus tout à fait le même effet non plus, mais elle ne voulait pas mourir, et elle voulait être libérée. Elle avait beaucoup de choses à dire sur le sujet en plus, c’était vrai…

- Les crimes et les accidents à Manhattan il y en a tout le temps, partout. Toutes les minutes, il y a deux accidents, un vol, un viol, un meurtre dans notre belle ville. Et belle ville ? Vraiment ? Il ne faut pas se promener trop dans le sud, parce que belle vie ça ne s’applique plus. Il y a encore plus de crimes de ce côté-là, et des pauvres enfants sans toit qui meurent presque de faim. C’est Scott qui m’a dit ça. Il est si gentil, beau, et je l’ai vu torse nu, il a des abdos à tomber par terre, et il est célibataire, c’est aussi un crime ça.

La jeune femme dut s’interrompre pour reprendre une grande inspiration. Elle n’avait pas fini de parler. Les crimes et les accidents c’était un sujet vaste. Elle ne pouvait s’arrêter, comme en transe, elle parlait et parlait encore, oubliant presque de respirer entre chacun de ses phrases.

- Y’a le chef de la police qui fait des choses pas nettes, j’en suis sûre, c’est un crime aussi mais j’arrive pas à le prouver, mais j’y arriverai, enfin si je sors d’ici.  Oh y’a aussi les femmes jalouses ou pas nettes qui font assassiner leurs maris pour l’assurance, et vice versa. Y’a les tueurs en séries, les dealers de drogues. Han, y’a les psychopathes qui courent dans les rues sans être inquiétés Et d’ailleurs, ce que vous faites aussi c’est un crime, kidnapper une simple journaliste et lui faire ce que vous faites, c’est répréhensible. Un cours sur la criminalité à New York, on trouve ça à l’université, ou bien c’est que j’ai écrit un truc qui vous concerne et ça vous plait pas, et je suis désolée, mademoiselle. Ho parlant de mademoiselle, autre crime, les maisons de passes soit disant de striptease, c’est moche aussi ce qu’on fait à ces filles, elles ont des droits ! Et moi aussi !

A nouveau une grande inspiration suivit sont long discours qui avait plus ou moins un sens.

- J’ai mal à la main… Je peux rentrer chez moi maintenant ?