Lynn avait profité de son samedi en suivant quelques pistes concernant divers sujets, comme un accident d’avion datant du mois dernier tuant au passage les parents d’une étoile montante de Broadway ou les fréquentations du chef de la police. Lynn était persuadée qu’il fréquentait le milieu des prostituées. Milieu auquel Lynn s’intéressait de près et espérant compléter un jour un reportage qui lui offrirait une promotion au journal.

En attendant ce grand jour, Lynn devait continuer à vivre dans son petit appartement de cet immeuble face à Central Park. Enfin elle l’aimait bien cet appart, il y avait une belle vue et le voisinage était sympa, même si elle ne croisait pas très souvent ses voisins, vu ses horaires de travail un peu folkloriques. Ayant fini de trier les photos où apparaissait le chef Clane, Lynn se décida à faire sa lessive.

S’armant de son bidon de lessive, d’assouplissant et sa panière de linge remplie à ras bord, la journaliste descendit les étages menant à la buanderie. Ses chantonnements furent interrompus lorsqu’elle ouvrit la porte et aperçu une présence masculine, et torse nue, en pleine lecture. Elle le reconnut sans trop de soucis, son voisin de palier dont elle connaissait un peu le passé grâce à la presse. Ils ne s’étaient croisés que rarement, vu leurs occupations et horaires respectifs. Leurs rencontres s’étaient limitées surtout à des salutations de couloir ou près des boites aux lettres.

- Oh, bonsoir.

Tout en saluant son voisin, dont le torse nu attira un peu trop son attention, Lynn s’approchait de la prochaine machine à laver libre et se cogna au hublot encore ouvert. Un « aïe » s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne dépose sa panière pour plus de sûreté. Essayant de ne pas afficher sa douleur passagère, Lynn reprit la parole.

- Ça fait un moment que nous ne nous étions pas croisés. Comment allez-vous ? Vous n’avez pas froid comme ça ? C'est qu'il fait plutôt frisquet ici, j'ai déjà demandé plusieurs fois à Monsieur Trigger de faire quelque chose pour ça mais pour le moment, j'ai fais chou blanc. Bref, comment allez-vous ?

Son voisin allait bien, cela se voyait assez facilement. La question lui fut bien entendu retournée, accompagnée d’un compliment plutôt plaisant.

- Je vais bien aussi, répondit la jeune femme en souriant également à son interlocuteur. Il fallait bien que je m’occupe de mon linge, il ne me restait plus rien. A force d’être plongée dans le travail, on oublie tout le reste.

Son interlocuteur devait comprendre, au vu de la voie professionnelle qu’il avait choisi. Du moins, s’il était passionné par son travail, autant qu’elle l’était. Cela, Lynn l’ignorait. Tout en répondant à la question de son voisin, la journaliste avait préparé ses trois machines, séparant le blanc des couleurs vives et le linge fin.

- Actuellement, je prépare un reportage qui pourrait faire du bruit, si toutefois j’arrive à le terminer et à trouver les preuves que je recherche…

Ce n’était pas chose aisée, les preuves n’étaient pas facile à obtenir, les témoignages encore moins, et ses sources pour le moment restaient étrangement timides. Lynn prenait donc se mal en patience, hésitant à chercher elle-même ses réponses. Une chose était sûre, elle ne falsifierait pas de preuves, elle resterait intègre. Si elle désirait bien sûr une promotion, secouer le cocotier des hautes instances, ça serait sans tricher.

- Voilà ! S’exclama la journaliste en lançant sa dernière machine. C’est parti pour une heure et demi au moins. Puis-je vous inviter à boire un café en attendant ? Sauf si vous préférez risquer la pneumonie seul ici en bas ? Rajouta-t-elle d’un air malicieux.

Son voisin accepta son offre avec un nouveau compliment, Lynn se retrouva à chasser le rouge de ses joues et se détourna de son interlocuteur pour lui montrer le chemin jusqu’à chez elle. Enfin, ce chemin il devait le connaitre, il habitait juste en face.

Vous êtes originaire de New York ? Ou est-ce ses lumières, qui vous ont attirée tel un papillon de nuit ?

- Je viens du New Jersey, une petite ville qui s’appelle Gillette. J’ai toujours rêvé de venir m’installer ici et de devenir une grande journaliste. Bon, j’ai au moins réalisé la moitié de mon rêve, nota la jeune femme en ouvrant la porte de son appartement avec un sourire adressé à son voisin.

Elle le laissa entrer et le suivit avant de se diriger vers la petite cuisine ouverte où elle prépare un café frais, moulu le matin même. Lynn adorait le café, elle ne pouvait passer un jour sans, et il était sa garantie d’un long travail jusque très tard dans la nuit. C’était une des seuls choses hors de prix qu’elle s’offrait, elle l’achetait en grain et le moulait elle-même, grâce au moulin ancien, offert par ses parents lorsqu’elle obtint son travail au New York Daily News.

- Ça fait longtemps que vous vivez à New York ? Qu’est-ce qui vous plait ici ?

Lynn avait réfléchit avant de poser sa question, elle ne voulait pas donner l’impression de mener un interrogatoire ou même se mêler de ce qui ne la regardait pas ou encore d’entamer un sujet sensible. C’était pourtant ce qu’elle faisait, vu qu’elle connaissait la réponse à la première question et l’historique de Scott, raconté par les médias. Mais Lynn s’interrogeait, se demandant comment, après une tragédie comme celle que son voisin avait vécue, il pouvait encore vivre dans la ville qui lui avait ravi sa femme...

- Je viens du New Jersey, une petite ville qui s’appelle Gillette. J’ai toujours rêvé de venir m’installer ici et de devenir une grande journaliste. Bon, j’ai au moins réalisé la moitié de mon rêve.

- Avec de la persévérance, vous réussirez sûrement à réaliser l'autre moitié.

Il esquissa un sourire, puis entra à l'intérieur de l'appartement de sa voisine. Il laissa son regard parcourir les lieux en silence, puis reporta ensuite son attention sur la jeune femme. Elle était en train de préparer le café dans une petite cuisine ouverte.

- Ça fait longtemps que vous vivez à New York ? Qu’est-ce qui vous plait ici ?

- Deux ans et demi, annonça Scott.

S'il n'y avait pas eu sa femme, le médecin serait resté à travailler en Afrique. Néanmoins, Lola avait su le convaincre de revenir, arguant que des gens avaient besoin de leur générosité et qu'il fallait aussi penser à eux. Elle voulait aussi découvrir la ville où sa mère était née, vécue avant de mourir alors qu'elle n'avait que neuf ans.

- Cette ville me laisse indifférente, mais des gens ont besoin de moi. Je dois continuer à faire vivre le dispensaire.

Il n'était pas sa seule raison de rester. Il en existait une autre moins avouable à une voisine, et même à un ami.

- En tant que journaliste, vous avez un domaine de prédilection ? Est-ce que la politique vous intéresse ? Ou êtes-vous plutôt du genre à avoir envie de voyager partout pour révéler au monde entier ce qui se passe dans les pays d'Afrique ?

- Deux ans et demi. Cette ville me laisse indifférent, mais des gens ont besoin de moi. Je dois continuer à faire vivre le dispensaire.

Lynn se contenta de hocher la tête, comprenant les motivations de son voisin, les trouvant même courageuses, altruistes. Il était un exemple de la société, contrairement à ceux qu’elle ciblait d’habitude dans ses articles sur son blog. Son café parfait terminait doucement de s’écouler sous sa garde tandis que le médecin reprit la parole pour l’interroger à son tour.

- En tant que journaliste, vous avez un domaine de prédilection ? Est-ce que la politique vous intéresse ? Ou êtes-vous plutôt du genre à avoir envie de voyager partout pour révéler au monde entier ce qui se passe dans les pays d'Afrique ?

- Mon domaine est la vérité, chercher et dénoncer les manipulations, les tricheries et bien d’autres actions qui se déroulent dans le dos de chacun, et pas dans un objectif juste ni pour la cause commune.  Ce n’est pas facile, les preuves sont souvent bien camouflées et je ne suis qu’une simple journaliste. Mais comme vous le dites si justement, avec de la persévérance, j’y arriverai. Le crime est partout à New York, alors si je peux aider au moins un peu à ma manière, ce sera déjà ça de pris.

Tout en parlant de manière passionnée de son travail, Lyn servait deux tasses de café et s’approcha de son voisin pour lui en tendre une. Elle lui adressa un sourire d’excuse face à son discours un peu long et exalté avant de reprendre la parole.

- Mais sinon, n’importe qui d’autre répondrait à votre question en vous disant que je suis une fouineuse et une casse-pied de première, conclut la jeune femme en haussant les épaules. En tout, ce qui est sûr, c’est qu’il devrait y avoir bien plus de gens comme vous ici à Manhattan, dévoué aux autres, altruiste, généreux…

Lynn laissa sa liste d’adjectifs en suspens tandis que son regard scrutait un peu plus le visage de son interlocuteur qui lui semblait toujours triste malgré ses sourires. La jeune femme se reprit rapidement, but une gorgée de son café délicieux et fumant avant de reprendre.

- Vos projets sont donc de rester ici et continuer à aider les patients du dispensaire ? Pas de vacances en prévision ? Des visites à la famille ? Vous offrir un peu de temps libre pour faire de nouvelles rencontres ?

Son voisin semblait bien attaché aux pays où son aide était la plus utile et demandée. Il aimait aider les gens, et clairement cela paraissait évident, mais Lynn s’interrogeait malgré tout sur son compte… Elle n’eut cependant pas le temps de formuler une question, le Docteur Barrows la précéda de peu.

- Et vous, vous n'avez pas envie d'aller révéler la vérité dans les pays d'Afrique ? Cela pourrait être bien un reportage sur l'humanitaire là-bas, et si vous êtes à la recherche de la vérité, je suis sûr que vous ferez un bel article sans concession. D'ailleurs, vous pourriez le faire ici... Il existe des bidonvilles au sein de New York, des enfants s'y trouvent... sans rien pour les aider, personne pour les écouter... Qu'en pensez-vous ?

- Ca me plairait, répondit la journaliste après avoir bu une nouvelle gorgée de café parfait. Mais je doute que mon employeur me paye le voyage jusqu’en Afrique, et je crains de ne pas pouvoir me le permettre non plus. Par contre, l’autre solution est bien plus à ma portée.

Lynn n’avait rien contre ce genre d’expédition, au contraire, même si elle le craignait un peu en même temps. Mais pas pour le danger. Elle pouvait faire face à la stupidité et la méchanceté humaine, la manipulation et la violence, mais se retrouver face à la pauvreté, le malheur entrainé par cette dernière, c’était différent. Il y avait un malaise qui n’était pas présent lorsqu’elle faisait face à une autre sorte d’injustice, comme des politiciens véreux, des criminels ou des chefs de la police s’amusant avec des femmes très particulières.

- Je pourrai faire ça en parallèle de mon travail actuel, et si mon rédacteur en chef n’apprécie pas mon article, mon blog et mes lecteurs se feront un plaisir d’y réagir, ajouta Lynn avec un sourire satisfait.

Son blog fonctionnait bien, les sujets évoqués faisaient réagir ceux qui tombaient dessus et le bouche à oreille faisait le reste. C’était sa manière de passer certaines informations qui ne peuvent être affichée dans les pages du journal l’employant actuellement.

- J’espère que ça vous plaira, lorsque ce sera terminé. Je vous ferai lire mes ébauches, si toutefois ça vous tente de les lire en avant-première.

Avoir son avis pourrait être intéressant et enrichissant aussi. Elle pourrait même aller jusqu’à le faire participer à cet article, faire en sorte d’attirer l’attention sur son travail, son dispensaire et peut-être provoquer quelques donations afin de l’aider à aider. Lynn ne parla pas encore de ce projet, préférant le réserver pour plus tard, lorsqu’elle se serait réellement lancée dans ce projet.

- Excusez ma question qui pourrait paraitre déplacée, mais en tant que bonne voisine, je m’inquiète du bien-être de mes voisins. Vous travaillez beaucoup, vous n’êtes jamais fatigué ? Dépassé ? Vous n’en avez pas marre ? Vous vivez pour votre travail, vous prenez soin des autres mais qui prend soin de vous ?

Sa voisine admit qu'un voyage en Afrique ne lui déplairait pas, mais qu'elle doutait du soutien de son patron dans cette entreprise. Pour Scott, cela n'avait rien d'étonnant. L'Afrique ne vendait pas assez de rêves ou de scandales pour qu'on daigne s'intéresser vraiment à elle. C'était à la fois stupide et égoïste aux yeux de Scott, qui continuerait de se battre contre cette injustice.

- Je pourrai faire ça en parallèle de mon travail actuel, et si mon rédacteur en chef n’apprécie pas mon article, mon blog et mes lecteurs se feront un plaisir d’y réagir.

Un blog était une tribune comme une autre. Scott n'en était pas le plus fervent défenseur, mais il n'était pas non plus contre ce moyen de communication. Animés par des personnes responsables et intelligentes, il pouvait ouvrir les yeux.

- J’espère que ça vous plaira, lorsque ce sera terminé. Je vous ferai lire mes ébauches, si toutefois ça vous tente de les lire en avant-première.

Marché conclu, répondit Scott.

Il était curieux de connaître son point de vue, savoir qui se cachait derrière ses belles convictions. Son article lui donnerait sans doute un aperçu de la valeur de la jeune femme même s'il pouvait sans doute déjà se faire une idée en visitant son blog. Enfin, encore fallait-il qu'il daigne s'intéresser à la toile et à ses perles cachés au milieu d'absurdités.

- Excusez ma question qui pourrait paraitre déplacée, mais en tant que bonne voisine, je m’inquiète du bien-être de mes voisins. Vous travaillez beaucoup, vous n’êtes jamais fatigué ? Dépassé ? Vous n’en avez pas marre ? Vous vivez pour votre travail, vous prenez soin des autres mais qui prend soin de vous ?

- Je suis touché par votre sollicitude, mais je vous assure que je sais prendre soin de moi. Une fois par semaine, je m'offre une journée de détente complète. On m'a appris à ne pas me surmener pour donner le meilleur de moi-même. Je ne voudrais pas rater un symptôme parce que j'ai oublié de dormir ou de me détendre un peu.

Il esquissa un sourire. Cette journée de détente existait même si elle n'avait pas lieu toutes les semaines. Il était parfois obligé de la remettre à plus tard, mais il s'offrait toujours un instant de méditation, s'accorder des plages de repos afin de rester aussi efficace que possible.

- Et vous, est-ce que vous prenez le temps de vous reposer ? Vous vous accordez des pauses dans votre recherche de vérité ?

Son voisin lui assura qu’il savait prendre soin de lui, chose dont Lynn ne doutait pas. Elle espérait en apprendre plus sur lui et son célibat, son veuvage plutôt, mais le Docteur Barrows ne semblait pas enclin à partager sur le sujet. Lynn trouvait ça dommage et même un peu frustrant, d’habitude, les gens aimaient lui parler, se confier, mais pas celui-là. Mais sans doute était-il encore trop touché par la perte de son épouse. En tout cas, encore une fois, il lui retourna la question.

- Et vous, est-ce que vous prenez le temps de vous reposer ? Vous vous accordez des pauses dans votre recherche de vérité ?

- Bien sûr, comme ce soir, c’est ma pause lessive. Et en bonus, faire connaissance avec mon voisin, répondit la jeune femme avec un sourire mutin. D’ailleurs, ça vous dérangerait de passer au tutoiement ? Ça fait un peu trop formel à mon gout.

Elle vouvoyait tellement de monde à l’extérieur, à l’exception de son employeur, ses parents et quelques rares amis vivants dans sa ville natale, son métier la poussait à n’utiliser que le « vous » lors de ses discussions. Si elle pouvait faire une exception avec son voisin, ça serait un bon début pour essayer de discuter de manière un peu plus détendue.

- En tout cas, je devrais sans doute me détendre plus, sortir un peu, me faire des amis. Mais j’ai l’impression que mon métier me ferme quelques portes, les gens n’aiment pas les journalistes, ce n’est pas un problème qu’un médecin doit rencontrer j’imagine ?

- Bien sûr, comme ce soir, c’est ma pause lessive. Et en bonus, faire connaissance avec mon voisin. D’ailleurs, ça vous dérangerait de passer au tutoiement ? Ça fait un peu trop formel à mon gout.

- Va pour le tutoiement, concéda Scott avec un sourire.

Par contre il n'était pas sûr qu'une pause lessive était vraiment reposante dans une vie de journaliste. Après tout dépendait de la façon dont elle patientait la fin du lavage de sa machine. Ou plutôt ses machines.

- En tout cas, je devrais sans doute me détendre plus, sortir un peu, me faire des amis. Mais j’ai l’impression que mon métier me ferme quelques portes, les gens n’aiment pas les journalistes, ce n’est pas un problème qu’un médecin doit rencontrer j’imagine ?

-]Vous croyez ? répliqua Scott.

Son ton s'était teinté d'amusement.

- Nous sommes adorés au départ, mais si nous avons le malheur de commettre la moindre erreur, les patients nous tombent dessus. Ils aiment aussi se plaindre du retard, considèrent que l'on est à leur service et qu'on doit leur montrer plus de considération. Enfin le pire est réservé aux infirmières, qui sont en premier ligne.

Et elles devaient subir l'agacement des médecins en prime.

- Vo... tu devrais faire un reportage sur les conditions de travail des infirmières, tu aurais beaucoup de choses à dénoncer à mon avis. Enfin tu n'as pas besoin de moi pour trouver des sujets d'articles ou t'en rajouter. Non ?

Scott lui fit comprendre qu’être médecin n’ouvrait pas toutes les portes. Enfin, ce n’était pas tant son travail qui les lui fermait mais bien le comportement des patients qui, de temps en temps pouvaient vraiment être complètement stupides et bornés. (HRP : sorry, l’avis hrp n’a pas pu être retenu :p)

- Vo... tu devrais faire un reportage sur les conditions de travail des infirmières, tu aurais beaucoup de choses à dénoncer à mon avis. Enfin tu n'as pas besoin de moi pour trouver des sujets d'articles ou t'en rajouter. Non ?

- Si je suis à court d’idée, je saurai vers qui me tourner, répondit Lynn avec un clin d’œil complice.

Il y avait tant de choses à dénoncer, tant de sujets à aborder. Jamais elle ne pourrait s’ennuyer ni manquer d’inspiration. Elle était partout, que ce soit pour parler de bonnes actions ou plutôt de comportements révoltants. New York regorgeait d’activités qu’elle pouvait exposer au grand public, ou au petit, comme elle le pouvait.

- En résumé, nous sommes deux asociaux dévoués à leur travail, cherchant à faire croire à l’autre que l’on prend le temps de se détendre comme tout le monde.

Cette conclusion fit sourire Lynn qui termina sa tasse de café et la rangea dans l’évier. Si son voisin avait terminé lui aussi, elle la rangea également avant de reprendre la parole.

- Si on s’entraidait ? Je te propose une sortie, tu m’en proposes une, un soir par semaine, en alternance. Ça nous permettrait de nous connaitre un peu plus et de vraiment nous offrir un moment détente hebdomadaire.

Que ça soit une heure de jogging ou de randonnée dans Central Park, un hamburger ou un autre café, l’important était de décrocher un peu et en bonne compagnie. Son voisin était sympathique, mais Lynn voulait apprendre à le connaitre plus, peut-être à cause de ce côté triste qu’elle percevait chez lui. Et puis, c’était bien utile d’avoir un voisin avec qui on s’entendait bien, le fait qu’il soit médecin n’était pas négligeable non plus.

- Qu’est-ce que tu en penses ?

Après lui avoir fait un clin d’œil et annoncé qu'elle saurait vers qui se tournait en cas de manque d'inspiration, Lyn résuma leur situation en les qualifiant de deux asociaux dévoués à leur travail. Scott ne chercha pas à lui donner tort sachant qu'il ne pouvait prétendre avoir raison sur ce point. Son comportement le desservait totalement, et ses sorties nocturnes encore plus. Il acheva sa tasse de café en silence.

- Si on s’entraidait ? Je te propose une sortie, tu m’en proposes une, un soir par semaine, en alternance. Ça nous permettrait de nous connaître un peu plus et de vraiment nous offrir un moment détente hebdomadaire.

Scott n'avait rien contre cette idée. Une sortie par semaine ne devrait pas être trop difficile à gérer dans son emploi du temps. Il fallait juste espérer ne pas être blessé si le lendemain la sortie se révélait plus sportive que prévu.

- Qu’est-ce que tu en penses ?

- Bonne idée, déclara Scott.

Il reposa sa tasse, puis reprit la parole.

- Cinéma, ce soir. Je récupère mes affaires, je les range et je viens te chercher. Aucune objection n'est autorisée.

Scott se dirigea ensuite vers la porte de l'appartement.

- Et c'est mon idée, donc je paie.

- Bonne idée. Cinéma, ce soir. Je récupère mes affaires, je les range et je viens te chercher. Aucune objection n'est autorisée.

Lynn sourit face à cette approbation suivie d’une proposition. Elle ne marqua aucune objection, après tout ça ne lui ferait pas de mal de sortir un peu, et puis… c’était son idée. Elle n’avait juste pas imaginé qu’il l’accepterait si rapidement et encore moins la mettrait en pratique sur le champ. Cependant, rien dans son travail actuel n’était urgent. Déjà Scott s’éloignait pour retourner dans la buanderie.

- Et c'est mon idée, donc je paie.

- Parfait. Mais je t’accompagne, j’ai des affaires à récupérer aussi, ou au moins mettre à sécher. J’espère juste qu’elles seront encore là à notre retour, ça ne serait pas la première fois qu’un pervers de l’immeuble me piquerait des sous-vêtements…

La journaliste grimaça et accompagna son voisin jusqu’à la buanderie. Lorsqu’elle eut mis ses vêtements secs à dans les séchoirs, elle l’abandonna le temps de remonter chez elle et de se préparer en vitesse pour cette sortie inattendue qui, elle l’espérait, ne serait pas la dernière.