Lundi 7 janvier 2013
12h
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Quelques jours plus tôt, Scott avait téléphoné à une avocate afin de pouvoir la rencontrer et discuter avec elle d'un projet qui lui tenait à cœur. Dernièrement au dispensaire, il avait dû faire face aux forces de police, qui avait arraché une mère à ses enfants. Les policiers n'avaient pas cherché à comprendre le geste de la jeune femme. Ils avaient refusé d'écouter Scott lorsqu'il avait tenté de parler en sa faveur... et cela avait assombri l'humeur du médecin.

Soucieux d'aider cette femme, mais aussi d'autres personnes victimes d'un système trop injuste, Scott s'était laissé aller à faire des recherches sur des avocats du barreau, à se renseigner sur les affaires qu'ils avaient traité pour trouver la perle rare. Quand il était tombé sur June Montgomery, un espoir était né. Il ne savait pas si elle accepterait sa proposition, mais il espérait très sincèrement. Scott avait aussi prévu de rendre quelques visites afin de rappeler à certains qu'ils n'avaient pas tous les pouvoirs, que leur vie ne tenait qu'à un fil aussi...

Arrivé au café, Scott s'installa une table. Il ne commanda rien préférant attendre l'avocate. Il posa son regard sur sa montre. Il avait une heure à lui accorder, ensuite il devrait retourner au C.D.C, puis au dispensaire. Ses yeux se posèrent sur l'entrée tandis que ses pensées allaient vers ses projets nocturnes...

June avait beaucoup travaillé ces derniers temps, elle ne s’était offert que peu de jours de vacances. Aussi étrange que cela puisse paraître, les périodes de Noël et Nouvel An n’étaient pas si calme qu’on le croyait côté barreau. Enfin, ça la faisait vivre, mais elle n’aurait pas dit non à quelques jours auprès de ses parents à Brooklyn. Ce serait pour un peu plus tard, comme ils en convenaient à chaque fois. Et un peu plus tard pouvait dire d’ici quelques mois, évidemment.

Ce début d’année lui avait apporté un coup de téléphone de la part d’un Monsieur Barrows, ou Docteur Barrows, qui désirait la rencontrer pour lui faire part d’un projet qui pourrait l’intéressé. Sa curiosité piquée au vif, June avait accepté ce rendez-vous qui se déroula dans un café qu’elle connaissait bien pour l’avoir fréquenté assez souvent entre deux procès ou visite à des clients.

D’un pas décidé, l’avocat poussa la porte du Central Perk et chercha du regard son futur interlocuteur qui lui adressa un signe de la main. June le rejoignit en quelques enjambées afin de lui serrer la main et lui adresser un sourire chaleureux.

- Monsieur Barrows ? Je suis June Montgomery, enchantée de faire votre connaissance. Alors, dites-moi tout, comment puis-je vous être utile ?

Son rendez-vous pointa le bout de son nez avec un sourire chaleureux aux lèvres. Ce détail incita Scott à penser qu'il était sur le point de trouver la bonne personne. Il lui rendit son sourire, mais aussi sa poignée de mains au passage.

- Monsieur Barrows ? Je suis June Montgomery, enchantée de faire votre connaissance. Alors, dites-moi tout, comment puis-je vous être utile ?

Scott confirma son identité d'un simple hochement de tête, puis désigna la chaise à son interlocutrice afin de l'inviter à s'asseoir face à lui.

- Je suis ravi de faire votre connaissance et du fait que vous ayez accepté de me rencontrer, déclara Scott.

Son ton était aimable, sincèrement content de voir un avocat lui offrir un peu de ce temps dans son emploi du temps, sans doute chargé.

- Je vous ai contacté car j'ai une proposition à vous faire. Je tiens un dispensaire dans Lower East Side où je m'efforce d'apporter de l'aide aux oubliés de notre société. Hélas, je ne suis que médecin et je suis démunie face aux injustices, qui ne sont pas médicales.

Une grimace se dessina sur les lèvres de Scott.

- Je recherche donc une avocate susceptible d'accepter d'aider des pauvres gens à ne pas être écraser par un système juridique dont il ne connaisse rien. J'ai vu une mère voler pour nourrir ses enfants, et ne bénéficier d'aucune clémence de la part de la police. Je connais les habitants d'un immeuble qui se batte contre le propriétaire pour obtenir un peu de chaleur et des réparations.

Et ce n'était pas toutes les injustices qu'il avait l'occasion de croiser dans son dispensaire.

- J'aimerais donc savoir si vous seriez d'accord pour leur apporter une aide juridique. Je suis prêt à vous payer pour ce service. Qu'en pensez-vous ?

Son interlocuteur semblait charmant et un peu jeune pour être médecin, June se demandait quel âge pouvait bien avoir ce Docteur Barrows, encore plus lorsqu’il lui annonça qu’il tenait un dispensaire dans le sud de Manhattan. Il lui expliqua ensuite la proposition qui l’avait amenée jusque dans ce petit café sympathique, la soutenant d’exemples que l’avocate connaissait parfaitement pour en avoir déjà défendu.

- J'aimerais donc savoir si vous seriez d'accord pour leur apporter une aide juridique. Je suis prêt à vous payer pour ce service. Qu'en pensez-vous ?

- Pour tout vous dire, Docteur Barrows, j’entame de temps à autre des actions dans ce genre, en pro bono, ce qui ne plait pas vraiment à mon employeur.

Pas du tout même, Richard détestait ça, ça ne lui apportait aucun bénéfice. Heureusement, de temps en temps, June compensait en s’occupant d’affaires plus enrichissantes pour lui, compensant ainsi ses actions bénévoles. Et puis il ne pouvait rien lui refuser lorsqu’elle lui offrait son regard suppliant et sa moue triste travaillée et maitrisée depuis des années.

- Mais ce serait avec plaisir que je m’engagerai dans d’autres combats comme ceux-là. Avez-vous des idées particulières ? De mon côté, je pourrais proposer des consultations gratuites certains jours au dispensaire. Vos patients pourraient me rencontrer et me demander conseil, j’essayerai alors de les aider de mon mieux. Qu’en pensez-vous ?

- Pour tout vous dire, Docteur Barrows, j’entame de temps à autre des actions dans ce genre, en pro bono, ce qui ne plait pas vraiment à mon employeur.

Ces propos rassurèrent Scott, qui craignait un refus de la part de l'avocate. Il s'était souvent retrouvé confronter à des personnes soutenant ses idées sans avoir le courage de s'investir afin permettre leur concrétisation.

- Mais ce serait avec plaisir que je m’engagerai dans d’autres combats comme ceux-là. Avez-vous des idées particulières ? De mon côté, je pourrais proposer des consultations gratuites certains jours au dispensaire. Vos patients pourraient me rencontrer et me demander conseil, j’essayerai alors de les aider de mon mieux. Qu’en pensez-vous ?

Un sourire apparut sur les traits du médecin. Il venait de trouver sa perle rare, qui ne se contentait pas d'accepter sa proposition. Elle se permettait aussi de donner des idées quant à son investissement au sein du dispensaire.

- Je crois que nous sommes sur la même longueur d'ondes, répondit Scott. Je suis sûr que mes patients seront ravis d'avoir une personne compétente dans le domaine juridique. Peut-être pourrez-vous m'aider aussi à obtenir l'accord de juges dans le cas où je rencontrerais des proches récalcitrants à l'idée d'accepter la meilleure solution pour soigner le patient. Dieu merci, ces cas sont rares...

Par contre, il lui arrivait de rencontrer d'autres situations plus tragiques.

- Combien de jours pourriez-vous consacrer au dispensaire ? Pensez-vous pouvoir offrir une permanence hebdomadaire ? Fixe ou aléatoire ? Enfin vous voulez peut-être me poser des questions aussi ? Après tout, si nous collaborons ensemble, faire connaissance serait une bonne chose, non ?

- Je crois que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Je suis sûr que mes patients seront ravis d'avoir une personne compétente dans le domaine juridique. Peut-être pourrez-vous m'aider aussi à obtenir l'accord de juges dans le cas où je rencontrerais des proches récalcitrants à l'idée d'accepter la meilleure solution pour soigner le patient. Dieu merci, ces cas sont rares...

June se contenta de hocher la tête, elle pourrait sans doute l’aider dans ce genre de cas. Un sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme, c’était un projet plutôt stimulant. Il ne la rendrait pas célèbre ni riche, mais il serait gratifiant malgré tout.

- Combien de jours pourriez-vous consacrer au dispensaire ? Pensez-vous pouvoir offrir une permanence hebdomadaire ? Fixe ou aléatoire ? Enfin vous voulez peut-être me poser des questions aussi ? Après tout, si nous collaborons ensemble, faire connaissance serait une bonne chose, non ?

- Je pense pouvoir être là une fois par semaine, peut-être deux et j’essayerai de faire en sorte que ce soit des jours fixes, pour éviter de perturber vos patients.

Elle devrait convaincre Richard, mais elle finirait par y arriver en trouvant le bon côté de la chose, ça lui ferait de la publicité, lui apporterait des nouveaux clients, elle essayerait de jouer ça comme ça, utiliser le langage que son employeur comprenait et aimait plus que tout.

- Excusez ma remarque peut-être un peu franche mais, vous n’avez pas du tout le profil du médecin que j’ai l’habitude de croiser.

Son médecin traitant était vieux, bedonnant et presque chauve, et les légistes qu’elle avait pu croiser ne remontait pas vraiment la moyenne côté style ou physique. Enfin, June ne jugeait pas sur le physique, il s’agissait là de très bons médecins, mais son interlocuteur se démarquait des médecins qu’elle fréquentait d’habitude.

- Vous exercez depuis longtemps ? Ce dispensaire, comment en êtes-vous venu à le diriger ?

- Je pense pouvoir être là une fois par semaine, peut-être deux et j’essayerai de faire en sorte que ce soit des jours fixes, pour éviter de perturber vos patients.

Scott approuva cette décision d'un simple hochement de la tête. Une fois par semaine était déjà une belle promesse aux yeux du médecin.

- Excusez ma remarque peut-être un peu franche mais, vous n’avez pas du tout le profil du médecin que j’ai l’habitude de croiser.

- On me le dit souvent, déclara Scott.

Il esquissa un bref sourire, puis écouta la question qui s'échappa des lèvres de la jeune femme.

- Vous exercez depuis longtemps ? Ce dispensaire, comment en êtes-vous venu à le diriger ?

- J'exerce depuis dix ans environ.

Mais Scott avait eu l'occasion d'aider bien plus tôt. Il s'était même retrouvé à pratiquer sans le moindre diplôme, mais l'Afrique n'était pas les États-Unis.

- J'ai principalement travaillé en Afrique, puis je suis revenu le jour où ma femme a décidé que nous devions aussi aidé les plus démunis ici. Elle est à l'origine du dispensaire, je l'ai soutenu, puis j'ai repris son œuvre après sa mort.

Si le meurtrier de sa femme avait été condamné, Scott serait sans doute déjà reparti pour l'Afrique. L'envie de fuir avait été présente, mais le désir de vengeance l'avait aidé à supporter les lieux où il pouvait croiser le fantôme de son épouse. Elle hantait le dispensaire, et certains jours, son absence se faisait douloureusement ressentir.

- Et vous, comment êtes-vous devenue une avocate prête à aider son prochain ?

Au moins, June n’était pas la première à faire ce genre de remarque au Docteur Barrows, et elle ne put cacher la surprise de ses traits lorsqu’il lui annonça exercer depuis dix ans. Quel âge avait-il donc ? Il paraissait si jeune. En tout cas, il aimait l’humanitaire, d’après ce qu’elle pouvait comprendre. D’abord il avait travaillé en Afrique avant d’être convaincu de s’installer dans la belle ville de New York pour y aider les plus démunis.

Grâce aux explications concises de son interlocuteur, June comprit comment il en était venu à gérer ce dispensaire et nota également un sujet à éviter, celui d’une épouse disparue. A nouveau, il lui sembla bien jeune pour avoir vécu cette tragédie.

- Et vous, comment êtes-vous devenue une avocate prête à aider son prochain ?

- Dans la famille on est policier depuis des générations, j’ai grandi en apprenant qu’il n’y avait rien de plus important que la justice, la loyauté et la protection de nos pairs. Mon père a longtemps espéré que je suive le même chemin que lui mais j’ai préféré opté pour un autre côté de la justice.

Son père ne se plaignait pas cependant, il s’était fait une raison de ce choix et était désormais fier d’elle, surtout lorsqu’elle lui racontait comment elle gagnait certains de ses procès. Comme il le disait si bien, ils se complétaient.

- Je perpétue la tradition à ma façon pour ainsi dire. Les objectifs sont les mêmes, ce sont juste les moyens pour les atteindre qui diffèrent. Mon père serait d’ailleurs horrifié par ce que vous avez dit un peu plus tôt, ce manque de clémence des forces de police.

Bien sûr, les ordres étaient les ordres, désobéir n’était jamais bien vu. Mais son père lui avait appris que les ordres provenant des mauvaises personnes pouvaient être ignorés ou bien détournés, ce que June ne manquait jamais de mettre en pratique lorsque la situation se présentait.

- Je pourrais peut-être lui en parler, voir s’il peut me donner des informations utiles qui pourraient aider vos patients et mes futurs clients. D’ailleurs, j’ai oublié de vous répondre à ce sujet-là, mais il est bien entendu hors de question de vous demander ne serait-ce qu’un dollar.

June termina sa phrase avec un sourire. Elle avait été ferme sur ce sujet. De l’argent, elle en avait assez pour vivre dans son petit appartement et s’il en manquait, elle travaillerait un peu plus, tout simplement. Elle ne comptait pas profiter de la misère des autres pour s’enrichir, comme le faisait certains de ses collègues.

- Cela fait longtemps que vous gérer seul ce dispensaire ? Qu’est-ce qui vous a décidé à faire appel à un avocat ? Un évènement particulier dont je devrais avoir connaissance ?

Attentif, Scott écouta l'avocate répondre à son interrogation. Elle était issue d'une famille de policiers, qui lui avait appris les valeurs essentielles de leur métier. Par contre, elle n'avait pas suivi la voie espérée par son père, optant pour une toute autre voie. Pendant une seconde, Scott se demanda si elle aurait agi de manière différente que les policiers chargés de l'enquête de la mort de sa femme... ou si elle aurait fait partie de ceux qui lui auraient avoué leur détresse à régler cette histoire. D'ailleurs si ces derniers ne lui avaient pas tendu la main, Scott aurait sans doute terminé entre les quatre murs d'une prison.

- Je perpétue la tradition à ma façon pour ainsi dire. Les objectifs sont les mêmes, ce sont juste les moyens pour les atteindre qui diffèrent. Mon père serait d’ailleurs horrifié par ce que vous avez dit un peu plus tôt, ce manque de clémence des forces de police.

Une question traversa l'esprit de Scott, qui la garda pour plus tard. Il faudrait qu'il se renseigne sur le père de la jeune femme, en apprendre plus sur cette famille. En cet instant c'était de la curiosité pure, mais peut-être qu'un autre allié dans sa quête de vengeance pourrait être trouvée.

- Je pourrais peut-être lui en parler, voir s’il peut me donner des informations utiles qui pourraient aider vos patients et mes futurs clients. D’ailleurs, j’ai oublié de vous répondre à ce sujet-là, mais il est bien entendu hors de question de vous demander ne serait-ce qu’un dollar.

La jeune femme était donc prête à faire appel à son père pour l'aider. C'était intéressant à savoir. Un sourire traversa les lèvres de Scott lorsqu'elle lui annonça qu'il n'était pas question de verser le moindre dollar pour ses services... Cette avocate lui faisait une très bonne impression.

- Cela fait longtemps que vous gérer seul ce dispensaire ? Qu’est-ce qui vous a décidé à faire appel à un avocat ? Un évènement particulier dont je devrais avoir connaissance ?

- Presque deux ans, annonça Scott.

Il ne précisa pas que sa gestion avait connu des hauts et des bas. Heureusement sa tante était venue le soutenir sans poser la moindre question. Comme à la mort de ses parents, elle avait été là et avait démontré qu'elle connaissait le sens du mot famille. Elle avait aussi cherché à le faire repartir pour l'Afrique avant de lui faire promettre de faire attention à lui. Même si elle ignorait ses petits jeux nocturnes, Scott la soupçonnait d'avoir des doutes.

- Ma décision fait suite aux nombreux soucis connus par mes patients. Je pense à cette mère, à ces locataires ou encore à ces jeunes filles en proie à des proxénètes peu scrupuleux. Je crois que le pire, ce sont les enfants. Vous saviez qu'ils étaient nombreux à vivre seuls dans la rue, parfois j'en vois passer, mais le plus souvent, ils nous fuient...

Une grimace se dessina sur les lèvres de Scott. Il reprit néanmoins son sérieux afin de revenir à cette collaboration.

- Au fait, je dois vous prévenir d'une chose. J'ai été accusé de la mort de ma femme, puis innocenté. Certaines personnes semblent oublier ce dernier détail, continuer à penser que je suis le meurtrier. Parfois, cela me joue des tours. J'essuie des refus dans des demandes d'aides. J'espère que cela ne vous gênera pas d'embarquer dans une aventure qu'il m'arrive de desservir malgré moi ?

Scott avait prononcé ses paroles avec une pointe d'humour, mais il était prêt à essuyer un refus de la jeune femme. Si elle ne voulait pas travailler avec un ancien suspect, il pouvait comprendre.

- Enfin, si vous êtes prête à me suivre, est-ce que j'aurais la chance de vous avoir en avocate, si je venais à transgresser la loi pour le bien d'un patient ? Si ça peut vous rassurer, je ne sombre dans cette extrémité qu'après avoir épuisé tous les moyens légaux... et ce n'est jamais arrivé jusqu'à maintenant !

Ca faisait donc deux ans que le Docteur Barrows gérer seul son dispensaire, c’était déjà long. Mais il semblait bien s’en sortir. Et les raisons qui l’avaient poussé à se tourner vers elle pour un peu d’aide convenaient parfaitement à June. Cette dernière ne cacha pas sa surprise lorsqu’il lui avoua ses quelques déboires avec la loi. Des faits qui lui rappelèrent vaguement quelque chose, elle avait dû en entendre parler.

Ca ne gênait pas vraiment l’avocate qui voyait cela plutôt comme un challenge. Et de son point de vue, tant que ses intentions étaient bonnes, elle arriverait à atteindre son objectif. S’il en était de même pour son interlocuteur, elle ne voyait aucun inconvénient à travail avec lui, quelle que soit sa réputation. A ses yeux en tout cas, il n’avait vraiment pas l’air d’un meurtrier.

- Enfin, si vous êtes prête à me suivre, est-ce que j'aurais la chance de vous avoir en avocate, si je venais à transgresser la loi pour le bien d'un patient ? Si ça peut vous rassurer, je ne sombre dans cette extrémité qu'après avoir épuisé tous les moyens légaux... et ce n'est jamais arrivé jusqu'à maintenant !

- Et cela ne devrait pas arriver si vous venez vers moi pour obtenir des conseils. Je suis prête à vous aider, je sais que la loi peut paraitre injuste de temps à autre, il faut juste savoir la manier de la bonne façon. Ce sera donc un plaisir pour moi que de vous aider dans ce sens.

June était enthousiasmée par cette idée, le challenge qu’elle pouvait représenter. Cela ne lui apporterait aucune gloire, mais un grand sentiment de satisfaction personnelle, comme celle de suivre les pas de son père, même si c’était via un autre chemin.

- C’est agréable de discuter avec quelqu’un d’aussi passionné par son travail et animé de cette envie d’aider les autres.

La blonde sourit. Si physiquement le Docteur Barrows n’avait pas le profil du médecin type, ses paroles par contre collaient parfaitement.

- Pardonnez-moi encore une question un peu franche mais quel âge avez-vous ? Vous me paraissez si jeune pour avoir déjà autant de vécu et être responsable d’un dispensaire. C’est que je vous donnerais une bonne vingtaine d’années, moi, pas plus.

- Et cela ne devrait pas arriver si vous venez vers moi pour obtenir des conseils. Je suis prête à vous aider, je sais que la loi peut paraître injuste de temps à autre, il faut juste savoir la manier de la bonne façon. Ce sera donc un plaisir pour moi que de vous aider dans ce sens.

- Je vous en remercie d'avance, déclara Scott avec un sourire.

- C’est agréable de discuter avec quelqu’un d’aussi passionné par son travail et animé de cette envie d’aider les autres.

Scott répondit par un sourire à celui de l'avocate. Il devait avouer que cette discussion était nettement plus plaisant que celle qu'il s'était surpris à imaginer. En même temps, son avocat commis d'office ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable. Sa tante lui en avait fourni un autre, celui de la famille, mais il avait pris sa retraite depuis et ce n'était pas plus mal.

- Pardonnez-moi encore une question un peu franche mais quel âge avez-vous ? Vous me paraissez si jeune pour avoir déjà autant de vécu et être responsable d’un dispensaire. C’est que je vous donnerais une bonne vingtaine d’années, moi, pas plus.

Le sourire de Scott s'agrandit légèrement.

- Je suis flatté que vous me donniez une vingtaine d'années, mais cela fait deux ans que je suis entré dans la trentaine. Après j'ai eu la chance d'avoir une enfance et adolescente faites de voyages en Afrique et Amérique du Sud où j'ai appris bien plus de choses que sur les bancs de l'école.

Sa tante lui avait trouvé un précepteur afin qu'il suive des cours pendant leurs voyages. Son seul regret était de l'avoir vu grandir trop vite. Sur les dernières années de l'adolescence, elle avait tenté de le pousser à rentrer aux États-Unis pour s'amuser comme les autres jeunes de son âge. Scott avait toujours refusé.

- Êtes-vous satisfaite de ma réponse ? Avez-vous d'autres questions à me poser ? Ou voulez-vous garder un peu de mystère entre nous ?

A la surprise de June, le Docteur Barrows lui annonça qu’il avait trente deux ans. Il ne les faisait vraiment pas, et était plus jeune qu’elle, ça par contre, elle s’y attendait. Il lui expliqua au passage qu’il avait été élevé durant de longs voyages en Afrique et en Amérique du Sud. Il en avait vu du pays et eut également une éducation bien différente de la sienne.

- Êtes-vous satisfaite de ma réponse ? Avez-vous d'autres questions à me poser ? Ou voulez-vous garder un peu de mystère entre nous ?

- Parfaitement satisfaite. Je suis désolée pour ces questions un peu trop personnelles, je suis un peu maladroite. D’habitude ça se limite à faire tomber un vase ou casser une assiette, mais de temps à autre ma curiosité me fait déraper. Je vais donc arrêter de vous interroger et accepter la proposition du mystère.

Il y avait encore sûrement beaucoup à découvrir du Docteur Barrows, mais bon, s’ils travaillaient ensemble de temps à autres ils auraient sûrement l’occasion de discuter un peu plus et de faire connaissance. De toute façon, la fin de sa pause de midi se rapprocher et elle devrait retourner au cabinet sinon Richard risquait de lui piquer une crise. Un coup d’œil à sa montre lui confirma qu’il était l’heure de se bouger.

- Et le temps est passé bien vite en votre compagnie Docteur Barrows. Je crains de devoir écourter cet entretien, mon employeur n’apprécie pas les retards ou les pauses déjeuner trop longues.

June se leva ensuite et tendit la main à son "associé" pour le saluer.

- Je vous tiens au courant pour vous informer des jours et heures où je pourrai être présente au dispensaire. Bon après-midi. Prenez soin de vous.

Après un dernier sourire, l’avocate quitta le Central Perk, non sans avoir déposé discrètement un billet pour le service, et retourna au cabinet Lechner & Son où elle préparerait son plaidoyer à présenter à Richard le lendemain matin.