[Salle d'entrainement] So, you're my mentor ?

5 janvier 2013.
Vers 19h50.
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Lorsqu’Ayumi entra pour la première fois au CORAIL, la jeune femme dut s’avouer un peu perdue. Bien sûr, ses supérieures lui avaient bien dit où les trouver. C’était très simple, en fait, puisqu’il fallait juste descendre aux troisièmes sous-sols. Lorsqu’elle était néanmoins entrée dans le quartier général, elle avait eu la sensation qu’un retour en arrière n’était plus possible. Quelques jours plus tôt, pourtant, elle n’aurait jamais cru qu’elle rejoindrait une organisation secrète. Sa vie était alors simple, routinière, ponctuée de certains événements tels que les fêtes de fin d’année. A cette occasion, il avait été prévu que ses parents la rejoignent aux Etats-Unis. Son frère, de son côté, devait venir un jour plus tard, vers le 21 décembre. Passer une dizaine de jours en famille la réjouissait, du moins, jusqu’à ce qu’elle apprenne la nouvelle via la télévision. Un coup de téléphone n’avait ensuite pas tardé, et Ayumi avait été un moment sous le choc. Un crash. Un stupide crash qui n’avait certes pas fait plus de cent victimes, mais qui avait tout de même emporté ses parents.

L’arrivée de son frère ne lui avait pas permise de laisser aller son chagrin. Arrivé dans l’après-midi, c’était par elle qu’il avait appris la nouvelle. Il avait ensuite fallu attendre que les procédures se mettent en place pour éventuellement reconnaître les corps. C’était ainsi qu’elle avait rencontré Teresa non loin du poste de police. Ayumi croyait alors que l’accident était soit dû à un problème technique, soit à une erreur des pilotes, choses typiques des crash d’avion. Mais l’inconnue était loin d’être de son avis. A l’inverse, celle-ci lui avait donné un prénom : une dénommée Leah, qui avait, selon ses sources, provoqué la mort de tous les passagers. D’abord prise de court, la jeune femme avait été méfiante, mais elle avait quand même continué la conversation. Teresa lui avait ainsi parlé de Corail, de ses agents, et du principe de l’organisation. Organisation qui allait d’ailleurs bien changer sa vie à première vue…

C’était au bout de quelques jours qu’elle avait pris contact avec Jillian et Terry. Elle s’était permise un instant de répit, d’une part pour elle-même afin de faire le point et le deuil de ses parents, d’autre part pour son frère qui était maintenant reparti en Californie. C’était d’ailleurs pour lui qu’elle avait avant tout rejoint Corail. La vengeance était bien sûr dans ses plans, mais le fait que ses parents étaient les cibles prioritaires de Leah changeaient considérablement la donne. Cette information, elle la tenait de Teresa, et si cela l’avait certes étonnée, ça avait aussi été un facteur déterminant quand elle avait réfléchi à sa décision.

Sa rencontre avec Jillian ne dura guère. Elle apprit rapidement qu’elle devait être formée et que son futur professeur se trouvait au premier sous-sol, à la salle d’entrainement. Elle ne tarda donc pas à s’éclipser pour aller jusque-là, découvrant par la même occasion la base de Corail. Lorsqu’elle arriva sur les lieux, ce fut un bruit qui attira son attention, un bruit simple, et Ayumi découvrit un homme plutôt grand en train de taper sur un sac de sable géant. Silencieuse, elle s’approcha pour s’arrêter à deux bons mètres de son nouveau mentor. L’observant l’espace d’un instant, lui et sa manière de faire, elle décida néanmoins de prendre la parole pour attirer son attention.

- Bonjour. Vous êtes Noah Grant ?

La jeune femme lui laissa l’occasion de répondre avant de se présenter à son tour.

- Je m’appelle Ayumi Tsurogane, je suis une nouvelle recrue. Jillian m’a dit que vous seriez mon mentor.

Three Age : 42 **Fiche du Personnage** Humeur: Secret:

Pas de mission pour le moment pour Noah, il aurait pu en profiter en ville, sortir et passer la nuit à danser. Mais il avait préféré passer un peu de temps dans un endroit familier. En fait, il aurait préféré avoir quelque chose à faire, quelqu’un à interroger, à suivre ou à éliminer. En attendant qu’un ordre lui parvienne, l’homme avait décidé de s’entrainer afin de se maintenir au mieux de sa forme. Tandis que ses poings frappaient l’un de sacs de sable de la salle d’entrainement, Noah laissa son esprit vagabonder à nouveau sur les derniers évènements qui avaient secoués le C.O.R.A.I.L. Ils avaient fait vite pour reconstruire l’étage de Terry, jamais on ne pourrait croire qu’il avait subi, quelques mois auparavant, l’explosion d’une bombe. Quant aux responsables, Noah avait encore du mal à y croire. Son mentor avait toujours été loyal et dévoué au Centre, alors pourquoi d’un coup le trahir ? A cause d’une recrue ? Lui ? Cela lui semblait complètement irréel.

Une voix féminine interrompit ses réflexions.

- Bonjour. Vous êtes Noah Grant ?

Noah s’immobilisa et se détourna légèrement du sac pour observer rapidement la créature offerte à ses yeux. Il hocha la tête, confirmant son identité avant qu’elle ne se présente à lui.

- Je m’appelle Ayumi Tsurogane, je suis une nouvelle recrue. Jillian m’a dit que vous seriez mon mentor.

- Elle a dit ça hein ?

L’homme s’écarta de quelques mètres pour s’emparer de sa serviette et éponger la sueur qu’avait provoqué cet entrainement intensif. Son entreprise ne l’empêcha pas d’examiner la jeune femme des pieds à la tête. Jillian l’avait prévenu qu’il rencontrerait bientôt sa nouvelle recrue, elle lui avait donné quelques détails et renseignements qu’il devrait lui-même confier à la nouvelle au bon moment. Mais elle lui sembla bien jeune et frêle, qu’est-ce que Jillian avait pu voir en elle ? Elle possédait une beauté innocente fragile qui donnait envie de la protéger, ce qui pouvait être utile dans le fond. Mais si on l’avait désigné lui comme mentor, ce n’était pas pour jouer la pimbêche en détresse. Pour ça, il y avait Teresa. Mais One devait certainement être trop occupée…

Finalement, affichant un sourire charmeur, Noah plaça sa serviette sur son épaule et se rapprocha de la jeune femme et lui tendant la main.

- Je suis Noah. Bienvenue au C.O.R.A.I.L.. Pas trop perdue ? Tu peux me dire ce qui t’amène ici ?

- Elle a dit ça hein ?

Ayumi se contenta d’un léger hochement de la tête, confirmation qui n’était en soi pas très nécessaire. Il ne semblait pas surpris en tout cas et la jeune femme l’examina avec plus d’attention lorsqu’il se détourna du sac pour s’emparer d’une serviette. A le voir, il semblait être dans la pièce depuis un bon moment. Maintenant, peut-être avait-il aussi fait autre chose que de taper dans un sac, mais elle ne pouvait pas l’affirmer avec certitude. Elle préféra attendre que son nouveau mentor reprenne la parole, chose qu'il ne tarda pas à faire.

- Je suis Noah. Bienvenue au C.O.R.A.I.L.. Pas trop perdue ? Tu peux me dire ce qui t’amène ici ?

- Ca va encore, répondit-elle en lui rendant son sourire et serrant sa main. Jillian a été claire sur le chemin que je devais prendre, mais je suis quand même encore loin d’avoir pris mes marques.

Le quartier général n’était pas immense, bien sûr, mais il fallait s’habituer. Puis, elle était loin d’avoir visité les lieux, cela ne jouait donc pas en sa faveur.

- C’est une certaine Teresa qui m’a appris l’existence du C.O.R.A.I.L. Je l’ai rencontrée suite à un crash d’avion dont ont été victime mes parents. Je pensais que l’accident était dû à une erreur technique, ou encore à une faute des pilotes, mais elle m’a affirmé le contraire, comme quoi, c’était eux les victimes premières des terroristes. C’est une certaine Leah...

Honnêtement, elle ne comprenait encore pas les raisons de ces meurtres. Ses parents avaient toujours été sans histoires, du moins lui semblait-il. Comme elle en fait, bien que ça allait changer désormais.

- J’ai donc envie de les venger, mais j’ai aussi un frère cadet. Il n’habite pas à New York, mais je refuse que lui aussi soit victime d’un quelconque attentat.

Surtout pas des malades mentaux qui n’avaient rien à foutre que de tuer des gens. Enfin, il y en aurait toujours... Et puis, elle-même n’allait plus être aussi sage maintenant...

- En résumé, voilà donc pourquoi je suis ici,, conclut dans un sourire un brin amer. Même si je me doute que la suite sera loin d’être de tout repos, je me trompe ?

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La petite Ayumi lui conta la manière dont elle était arrivée au C.O.R.A.I.L. Une tragédie l’avait frappée, ainsi que sa famille, et le nom de la responsable lui était vaguement familier. La vengeance motivait donc la jeune femme.

- En résumé, voilà donc pourquoi je suis ici. Même si je me doute que la suite sera loin d’être de tout repos, je me trompe ?

- Oh non, répondit Noah avec un sourire en coin. Tu n’as pas choisi la voie du camp de vacances, jolie Ayumi.

Jillian lui avait donné des indications au sujet de la jeune femme et il était temps de lui en faire part. Ce n’était pas la première fois qu’il était formateur, peut-être la troisième fois. Noah trouvait ça plutôt amusant en fait, et si avec un peu de chance il avait une recrue féminine, il pouvait s’offrir un peu de bon temps, avec l’accord de la concernée bien entendu. Aucune attache cependant, c’était bien trop dangereux, surtout s’il voyait ce qui était arrivé à l’ancien One…

- Cette Leah fait partie d’une organisation nommée INITIATIVE. Leurs agents sont dangereux et effectuent des missions, en grande partie d’élimination. En gros, ils tuent. Et les raisons sont plutôt sombres, donc je ne pourrais pas te dire pourquoi tes parents ont été leurs victimes. Cette Leah pourra te donner la réponse, mais pour ça il va falloir apprendre certaines choses.

A commencer par se défendre, il verrait ensuite pour le côté offensif. En parallèle, il devrait lui inculquer les bases de l’infiltration, car c’était en majorité la raison pour laquelle cette jeune femme était présente. Ayumi était chanteuse, assez connue, une étoile montante, elle pourrait leur offrir un accès à certains endroits bien plus aisément.

- Commençons de suite, recrue. As-tu une formation dans les arts martiaux ? Je l’espère pour toi car ton objectif de ce soir est simple : tu dois me mettre au tapis.

Aucune recrue n’arrivait jamais à réussir cet exploit, il leur fallait des jours, voire des semaines pour atteindre ce premier objectif. Noah, comme à son habitude, rentrait directement dans le vif du sujet et imposait ce premier exercice. Il poussera la petite Ayumi jusque dans ses retranchements, comme le lui avait appris son formateur, bien des années plus tôt, en y ajoutant bien sûr sa touche personnelle.

- Tu t'en sens capable ?

Ayumi eut bien vite sa confirmation, comme quoi elle n’était pas venue dans un « camp de vacances ». Le contraire l’aurait étonné, et la jeune femme écouta attentivement les paroles de Noah. Elle apprit ainsi que la meurtrière de ses parents faisait partie d’une autre organisation dont le but était surtout d’éliminer certaines personnes. Si elle s’abstint de commentaires, elle n’en pensa pas moins. Mais pour l’heure, juger n’allait pas l’amener à grand-chose, et Noah lui fit bien vite part du programme de ce soir.

- Commençons de suite, recrue. As-tu une formation dans les arts martiaux ? Je l’espère pour toi car ton objectif de ce soir est simple : tu dois me mettre au tapis.

Simple, oui, c’était clair. Du moins, en théorie, parce qu’elle supposait que ça n’allait pas être aussi évident.

- Tu t'en sens capable ?

- Je peux avoir mes chances, fit-elle en réfléchissant un brève seconde. Mais je n’irai pas jusqu’à dire que je réussirai dès le premier coup.

Elle n’était pas non plus une utopiste. D’autant qu’elle n’était pas la meilleure dans son club, détail qu’elle fournit à son mentor afin de répondre à sa question précédente. Maintenant, cela ne voulait pas dire qu’elle allait abandonner dès son premier échec. Pour ça, son entêtement et son orgueil risquaient de revenir très vite...

Se mettant en posture de défense, la jeune femme s’assura avant tout que tous les coups étaient permis. La réponse donna à ses yeux le coup d’envoi tandis qu’elle analysait les différentes possibilités à sa disposition. Noah devait l’attendre, de toute façon, et la jeune femme pouvait toujours commencer en le déséquilibrant pour l’envoyer aussi sec au tapis. Elle devait cependant être précise et ne pas marquer d’hésitation. Ne pas trop lui montrer ce qu’elle comptait faire aussi, car le cas contraire serait quand même gênant.

Cette option en tête, la jeune femme passa à l’attaque. Si cette tentative échouait, elle pourrait toujours compter sur sa vitesse, c’était une des « qualités » que son ancien entraineur avait autrefois apprécié. Maintenant, il lui semblait bien différent par rapport à Noah, d’autant que celui-ci pourrait aussi profiter de sa légèreté. Mais qui ne tentait rien n’avait rien de toute façon et elle n'était pas du genre à s'incliner facilement...

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Sa recrue était un peu présomptueuse, pensant avoir ses chances, mais cela ne dérangea pas vraiment Noah. Après tout pourquoi pas ? Enfin, il ne pensait vraiment pas qu’une jeune femme du gabarit de cette demoiselle soit capable de le mettre au tapis, sauf si formation au préalable. Il savait qu’elle possédait un minimum de connaissance, mais clairement pas assez pour atteindre l’objectif de la soirée. Quoiqu’il en soit, Noah préférait une recrue positive à une trop pessimisme et déprimante. L’intérêt serait de savoir combien de temps elle resterait positive, si elle perdrait patience rapidement, s’entêterait ou baisserait les bras au bout d’un nombre incalculable d’essais loupés.

Les premiers mouvements de la jeune femme confirmèrent à Noah l’existence d’une formation passée. Il répondit par la positive à la question de sa recrue et se prépara à son offensive. Elle tenta d’abord de le déséquilibrer, cherchant à atteindre directement son but. Téméraire, mais peu efficace. Elle ne se laissa pas décourager pour autant et relança l’offensive. Three devait admettre une chose, elle était rapide, cependant pas assez pour arriver à ses fins. Elle possédait certes une certaine technique et une rapidité qui lui sera utile au long terme, un peu plus d’expérience lui serait bien utile.

A plusieurs reprises, Ayumi tenta encore et encore de le faire tomber au sol. Noah voyait la fatigue et l’essoufflement commencer à l’influencer. Il choisit ce moment-là pour passer à l’offensive. Jusque-là, il n’avait fait qu’éviter les attaques de sa recrue, la propulsant au sol, cette fois, il allait attaquer. Usant de toute sa rapidité et de sa force, évitant une tentative d’esquive si présent, Noah visa l’estomac de la jeune femme. Il l’observa ensuite, sûrement pliée en deux, puis s’éloigna pour s’étirer comme s’il était prêt à s’échauffer.

- Ca ne fait qu’une demi-heure qu’on a commencé. On est ici pour toute la nuit. Tu es sûre que tu veux continuer ?

Ayumi dût très vite revoir son jugement à la hausse. L’attitude de Noah, ses esquives, et ses déplacements : tout indiquait qu’il était pour le moment parfaitement à l’aise par rapport à ses attaques. Pour autant, elle ne s’avoua pas vaincue même s’il la jeta à terre encore et encore. Fouillant sa mémoire en quête de techniques et de conseils qu’on lui avait appris, Ayumi n’hésita pas à y aller, du moins jusqu’à ce que Noah passe lui-même à l’offensive.

Son coup fut rapide, et la jeune femme sentit une douleur aigüe à son estomac. Se pliant en deux, elle entendit son aîné s’éloigner de quelques pas, mais ce fut seulement après quelques secondes seulement qu’elle se redressa, une grimace sur son visage.

- Ca ne fait qu’une demi-heure qu’on a commencé. On est ici pour toute la nuit. Tu es sûre que tu veux continuer ?

- Oui.

Elle n’avait pas su retenir sa réponse, qui amuserait peut-être Noah mais elle n’en avait cure. Puis, il l’avait bien dit tout à l’heure, elle n’était pas venue dans un camp de vacances. Ceci étant dit, il fallait avouer qu’elle avait été médiocre durant cette première demi-heure, mais bon, la soirée n’était pas finie non plus. Elle pouvait toujours espérer... disons de le toucher, ce serait un bon début.

Toujours était-il qu’attaquer de la même manière ne serait sans doute pas efficace. Et si c’était frustrant, ce serait aussi idiot de refoncer la tête la première. Peut-être fallait-il qu’elle prévoie ses esquives pour le devancer et ainsi le prendre à revers ? Ce ne serait pas facile, mais Ayumi pouvait toujours reprendre l’offensive de cette manière, et tenter de voir en même temps la faille de ses techniques.

Ce fut donc avec cette stratégie en tête qu’elle repassa à l’attaque, jusqu’à ce qu’une idée naisse dans son esprit. Elle ne savait pas si Noah avait eu d’autres recrues, mais en une demi-heure, il avait forcément dû voir l’une ou l’autre faiblesse, et rien ne lui coûtait de les lui demander.

- Qu’est-ce qui fait que tu arrives à esquiver tout ? Une légère moue apparut sur son visage face à une nouvelle attaque ratée, pour aussitôt repartir à la charge. Je suis trop lente, prévisible ou je manque de techniques et d’adresse ?

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Petit à petit, Noah découvrait sa recrue. Elle était fragile, clairement, mais quand même moins qu’il n’y paraissait, ce qui était un bon atout. Elle avait encaissé son coup en silence, sans se plaindre et n’avait pas battu en retraite pour autant, attitude qui plaisait à l’agent du C.O.R.A.I.L. La fillette qui tombait dans les pommes ou crisait au premier coup, très peu pour lui.

Ayumi se redressa donc sans pour autant se laisser emporter par la fierté ou l’envie d’atteindre son objectif. Réfléchir était une bonne chose, mais il semblait que dans ce cas-ci, la demoiselle réfléchissait trop. Noah l’observait avec attention, pouvait voir sur son visage son esprit carburer à mille à l’heure, se demandant sûrement quelle serait la meilleure manière de le mettre à terre. Elle sembla trouver une réponse à ses questions car elle revint à l’assaut, cherchant à le surprendre. Nouvel essai infructueux qui provoqua un duo de questions.

- Qu’est-ce qui fait que tu arrives à esquiver tout ? Je suis trop lente, prévisible ou je manque de techniques et d’adresse ?

Une petite moue de déception répondit à ces questions. Sa recrue était donc une belle intellectuelle, il allait devoir lui apprendre à être plus instinctive et moins prévoyante.

- Un peu tout ça, répondit Noah avec un clin d’œil provocateur, juste à temps pour bloquer une nouvelle attaque un peu plus spontanée cette fois.

Noah l’esquiva à nouveau et en profita pour enfermer sa recrue grâce à une clé de bras maintenant sans grande douceur, sans pour autant la forcer à s’incliner devant lui. Tandis qu’elle était prisonnière, Noah se rapprocha de son oreille pour lui souffler quelques mots.

- Tu es prévisible en voulant être imprévisible. Tu perds en technique en voulant être trop rapide. Et tu perds en vitesse quand tu réfléchis trop. C’est ton problème, recrue, tu réfléchis beaucoup trop. Ton corps et ton esprit doivent agir en symbiose, pas l’un plus que l’autre.

Mais il semblait à Noah que l’esprit de la chanteuse était encombré, que ce soit par ses pensées sur son débarquement au C.O.R.A.I.L, la disparition de ses parents, la protection de son frère ou même sa beauté et sa virilité toute masculine. Le choix était large et compréhensible. Mais cela ne l’empêcha pas de continuer sur sa lancée. Tout en maintenant sa prise et sa proximité, se tenant prêt à éviter un coup typiquement féminin dans ce genre de situation, Noah repris la parole.

- Dis-moi à quoi tu penses ? Là, maintenant, tout de suite.

- Un peu tout ça.

Ayumi haussa un sourcil face à cette réponse vague et ce regard provocateur, mais cela ne l'empêcha pas d'attaquer, offensive qui rata à nouveau. Noah avait cependant décidé d'aller plus loin que l'esquive et sans qu'elle ait eu le temps de réagir, il l'enferma dans une jolie clé de bras. Elle devait avouer qu'il l'avait eue, et si la jeune femme avait voulu se libérer dans un premier temps, son corps l'avait très vite rappelé à l'ordre. Marmonnant des paroles inintelligibles, elle devint néanmoins beaucoup plus calme lorsque son mentor lui souffla quelques mots à l'oreille.

- Tu es prévisible en voulant être imprévisible. Tu perds en technique en voulant être trop rapide. Et tu perds en vitesse quand tu réfléchis trop. C’est ton problème, recrue, tu réfléchis beaucoup trop. Ton corps et ton esprit doivent agir en symbiose, pas l’un plus que l’autre.

La jeune femme ne répondit tout d'abord pas, revoyant ses premiers essais infructueux pour voir si cela collait bien aux dires de Noah. Elle ne pouvait nier qu'elle avait réfléchi afin de l'avoir, même si cela n'avait pas servi à grand-chose. Maintenant, Ayumi avait aussi été frustrée de temps à autres. Pas au point de se mettre de mauvaise humeur, bien sûr, cela avait plutôt contribué à ce qu'elle recommence. Mais il y avait aussi un bout de fatigue puisqu'elle n'avait pas arrêté, et puis, sans doute que tout ça était mêlé à ces derniers jours assez noirs, ainsi qu'à une certaine colère, non dirigée sur Noah, mais la responsable de son changement de vie.

- Dis-moi à quoi tu penses ? Là, maintenant, tout de suite.

- Là, à mon comportement de ces trente premières minutes, répondit-elle tout en tournant légèrement la tête vers Noah. Et à ce que je ressentais en même temps aussi.

Ayumi s'interrompit quelques secondes avant de reprendre la parole. Qu'il veuille en savoir plus lui semblait logique, mais elle chercha quand même ses mots.

- Tu m'as frustrée, avoua-t-elle avec un léger sourire en coin. Je suis quelqu'un d'obstiné et je n'aime pas ne pas arriver à un objectif. Après, tu ne vas me voir avec une colère noire, bien sûr, ce serait stupide. Mais j'ai été frustrée de temps à autre et c'est vrai que j'ai réfléchi. Maintenant, il doit y avoir aussi certaines choses, comme le changement de ces derniers jours, une rancœur envers cette Leah, et des détails comme ça.

Puis, elle ne s'était pas franchement laissée aller jusqu'au départ de son frère, cela pouvait jouer. Quoi qu'il en soit, la jeune femme laissa Noah assimiler ses dernières paroles, avant de rouvrir la bouche.

- Satisfait ?

Guettant une réaction, Ayumi ne laissa cependant pas son mentor prendre sa parole lorsqu'une pensée lui vint à l'esprit

- Et tu comptes me libérer, ou t'attends que je t'envoie valser ?

Impossible, évidemment, elle le savait aussi bien que lui vu sa position, mais son ton légèrement ironique et son léger sourire était plus destiné à remettre une certaine ambiance. Les silences de plomb ou les confessions qui alourdissaient l'atmosphère, c'était très peu pour elle…

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Ayumi se plia à l’exercice que lui imposa Noah. Comme il le pensait, beaucoup de choses traversaient l’esprit de la jeune asiatique. Elle avoua elle frustrée par son comportement, logique. Personne n’aimait perdre, encore moins les femmes, avait-il pu remarquer depuis bien des années. Elle déclara ensuite qu’il ne la verrait pas dans une colère noire, ce qu’elle trouvait stupide. L’avis de Noah à ce sujet ne rejoignait pas celui de sa nouvelle recrue. Une colère noire pouvait être libératrice, tant qu’elle restait contrôlée. Il ne lui fit pas part de ses réflexions, se disant qu’elle l’apprendrait certainement par elle-même d’ici peu de temps.

- Satisfait ? Et tu comptes me libérer, ou t'attends que je t'envoie valser ?

- A ton avis ? répondit l’homme avec un sourire en coin sans relâcher sa prise qui devait commencer à être douloureuse. Je suis plus ou moins satisfait. Tu es frustrante aussi, je dois te le dire.

Avec d’autres recrues, celles qui étaient totalement détachées du monde extérieur, le traitement aurait été bien différent. Mais Ayumi faisait partie des futurs agents qui restaient encore connectés à leur vie précédente. Noah ne voulait pas la traumatiser, chose qui ne ferait que la pousser à leur tourner le dos, il se doutait que Jillian et Terry ne désiraient pas ça. Il devait donc varier du traitement qu’il avait subi lui, par exemple. Bref il avait ses instructions, à lui de ne pas dépasser les limites.

- Ton calme surtout est frustrant. Tu contiens tes émotions, tu sais ce qui arrive, n’est-ce pas, lorsque tu en contiens trop ou trop longtemps ? A un moment ou un autre, tu exploses, et c’est alors pire qu’une colère noire. Ce n’est pourtant pas à moi de t’apprendre ça, si ?

Noah resserra sa prise sur sa recrue tout en continuant à parler, il se lança dans un discours un peu moins agréable à entendre, cherchant toujours à découvrir les limites et le caractère de la jeune femme. Son ton changea légèrement, se faisant moins chaleureux mais plutôt accusateur tandis qu'il murmurait ses prochaines paroles dans le creux de son oreille.

- Peut-être que si. Tu es sans doute une de ces filles gâtées par ses parents, qui a toujours eu ce qu’elle voulait quand elle voulait, sans doute pistonnée pour obtenir un rôle à Broadway. Une de celles qui pensent tout savoir, et se font passer pour des intellectuelles donneuses de leçons. Je me trompe ?

- A ton avis ? Je suis plus ou moins satisfait. Tu es frustrante aussi, je dois te le dire.

Surprise, Ayumi resta silencieuse. Elle ne s'attendait pas à cette nouvelle, bien que cela pouvait peut-être se comprendre vu son physique. Elle n'était pas la candidate idéale, après tout, et au niveau de l'offensive, Noah avait déjà dû voir mieux. Ce n'était toutetois pas là où son ainé voulait venir et la jeune femme écouta la suite, non sans penser à son bras assez douloureux désormais.

- Ton calme surtout est frustrant. Tu contiens tes émotions, tu sais ce qui arrive, n’est-ce pas, lorsque tu en contiens trop ou trop longtemps ? A un moment ou un autre, tu exploses, et c’est alors pire qu’une colère noire. Ce n’est pourtant pas à moi de t’apprendre ça, si ?

Bien sûr que non, elle le savait pertinemment, comme tout le monde, en somme. Pourtant, ça ne semblait pas être l'avis de Noah, et ses paroles stoppèrent nette sa décision pour se libérer de sa position clairement gênante désormais.

- Peut-être que si. Tu es sans doute une de ces filles gâtées par ses parents, qui a toujours eu ce qu’elle voulait quand elle voulait, sans doute pistonnée pour obtenir un rôle à Broadway. Une de celles qui pensent tout savoir, et se font passer pour des intellectuelles donneuses de leçons. Je me trompe ?

Noah avait dû sentir son raidissement, tout comme elle sentait poindre de son côté une certaine amertume et l'envie lancinante de le remettre à sa place. Un désir qu'elle ne refréna pas vraiment, à vrai dire, bien qu'elle ne l'exprima d'abord pas par des paroles. Si tôt ses paroles achevées, Noah eut plutôt une réaction de son bras prisonnier. Tirant brusquement son bras bloqué vers le côté tout en se tournant du mieux qu'elle le pouvait vers son mentor, elle redressa ensuite son coude vers la verticale, sachant les risques qui y incombaient. Une clé de bras, après tout, c'était fait pour casser, et elle serra les dents face à la douleur due à l'étirement de ses muscles. Mais Noah lui chuchotait à l'oreille, et son menton était donc parfaitement placé pour recevoir un coup de coude, attaque qu'elle ne retint pas afin qu'il soit poussé à desserrer son emprise sur sa clé de bras. La jeune femme se détourna ensuite de manière brusque afin de se retrouver face à lui, ses muscles lui hurlant peut-être milles injures, mais elle s'en était quand même libérée. Quelque chose d'assez réconfortant en soi, mais elle n'en avait pas fini, comme Noah dût le deviner face à une certaine colère brillant dans ses yeux. Elle ne retint pas un coup de jambe, visant le coin particulièrement sensible de tous les hommes.

- Baka, fit-elle ensuite en reculant quelques pas, et ne prenant un instant pas garde à sa langue maternelle. Tu ne sais rien, et bien sûr que je sais qu'on peut piquer des colères noires en retenant tout en soi, mais tu crois que je pouvais le faire devant mon frère ? C'est plutôt lui qui a été gâté comme il est en plein dans ses études, et quant à mon rôle sur Broadway, j'ai dû faire une série de petits boulots avant ! Après, peut-être que j'ai mon fichu caractère ça, ce serait vrai et j'aime bien remettre certains types à leur place, mais je sais la fermer quand même. Un peu. Mais à dire que je suis une fille gâtée et pistonnée, va te renseigner avant, je fais pas partie des petites chouchoutes qui aiment qui se pavaner et parler pour ne rien dire !

La jeune femme s'interrompit face à son petit discours, puis émit un léger soupir.

- Et c'est toi qui va tout te prendre finalement, marmonna-t-elle.

Ayumi laissa le silence quelques secondes avant de rouvrir la bouche sur un ton légèrement ironique.

- T'es moins frustré maintenant ?

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Noah obtint une réponse d’abord physique à son discours, c’était un peu rassurant. Il évita de casser le bras de la demoiselle trop rapidement, surtout qu’il faudrait ensuite qu’elle invente une excuse pour l’extérieur à l’existence d’un plâtre et pour l’instant, Noah doutait du jeu d’actrice de la jeune femme, même si côté parlotte, elle se défendait plutôt bien. Il n’évita pas le coup qui toucha sa mâchoire et libéra donc sa recrue. Il dévia cependant le coup destiné à sa virilité, comme il s’y attendait. Les femmes étaient d’un prévisible…

Une « insulte » suivit ainsi qu’un nouveau discours, un petit soupir, un marmonnement, puis une question un brin ironique à son attention.

- T'es moins frustré maintenant ?

- Tu parles trop, déclara Noah en levant les yeux au ciel tout en se massant la mâchoire.

Il avait vu bien pire dans sa carrière, mais au moins elle avait osé prendre un risque, celui de se casser un bras. C’était déjà ça qui l’éloignait de l’image de la petite chanteuse asiatique et fragile. Après, son discours lui parut vraiment long et décousu, mais cela pouvait être expliqué par le coup de la colère provoquée par ses paroles. Son objectif avait été de la pousser hors d’elle, et le résultat n’était qu’à moitié convainquant. Elle n’était pas en colère, elle était outrée. Qu’est-ce qui lui fallait pour la voir vraiment rentrer dans cette colère noire qu’elle décrivait comme stupide ?

Noah s’interrogeait… Enfin il avait bien une solution, qu’il garderait pour un peu plus tard. Avec le temps et l’expérience personnelle surtout, Three avait appris que toucher à la famille restait le meilleur moyen pour pousser à bout quelqu’un. Pour peu, bien sûr, que ce quelqu’un soit proche de sa famille, ce qui semblait être le cas pour sa petite recrue.

- C’est affolant comme tu parles trop, c’est distrayant aussi, pendant que tu bavardes il peut s’en passer des choses, fit remarquer l’homme en la chargeant pour plaquer la jeune femme au sol sans grande douceur. Des choses spontanées comme ça. Alors dis-moi, recrue, connais-tu l’impulsivité ou vas-tu à la place m’expliquer si ton éloquence est innée chez toi ou pas ? Demanda-t-il d’un ton aussi sournois qu’amusé.

- Tu parles trop.

Cette fois, Ayumi leva les yeux au ciel, sans pour autant détourner son attention de Noah. Elle ne s'était pas mise dans une colère noire, elle devait l'avouer. Il avait bien sûr réussi à créer un sentiment de révolte, et la jeune femme ne l'avait pas caché, mais ça n'était pas suffisant pour qu'il lui tape suffisamment sur les nerfs. Maintenant, Noah allait peut-être réussir comme leur entrainement ne devait pas être fini. Supposition qui fut vite confirmée lorsqu'il la chargea, et si Ayumi tenta une esquive, elle se retrouva quand même à terre.

- C’est affolant comme tu parles trop, c’est distrayant aussi, pendant que tu bavardes il peut s’en passer des choses. Une légère moue apparut sur le visage d'Ayumi tandis qu'elle devait reconnaître qu'il marquait un point. Des choses spontanées comme ça. Alors dis-moi, recrue, connais-tu l’impulsivité ou vas-tu à la place m’expliquer si ton éloquence est innée chez toi ou pas ?

- Tu as suffisamment vu mon éloquence pour le moment, non ?

Enfin, elle beau dire ça, ça n'allait pas être aussi simple de se sortir de là. Noah l'écrasait sous son poids, et puis, il entravait ses mouvements en tenant ses poignets. Elle pouvait par contre tenter de les éloigner le plus l'un de l'autre afin de rendre plus difficile la prise de son mentor. La résistance serait sans doute au rendez-vous, mais plus elle les écarterait, plus cela le dérangerait. Quant au reste… Ca allait être un poil plus compliqué.

- On t'a jamais dit de faire régime ?

Non parce que toute sortie sur les côtés n'étaient pas faisable. Son poids étaient en tout cas trop conséquent pour qu'elle puisse bouger afin de réattaquer de son côté et c'était un brin frustrant. Restait ses bras, bien sûr. Et une partie de son torse qui n'était pas trop entravé par le poids de Noah. Après, elle avait bien une idée, mais honnêtement, elle ne savait pas si ça allait la mener très loin… Enfin, ça l'arrangeait peut-être : il voulait de l'impulsivité, il allait donc en avoir !

- C'est toi qui m'as bien dit que tous les coups étaient permis, précisa-t-elle.

C'était toujours bon à rappeler parce que le crachat qu'il se ramassa en pleine figure, Ayumi douta qu'il allait l'apprécier. Elle n'attendit cependant pas vraiment une réaction de sa part. Il était plus là pour détourner son attention, et la jeune femme se contorsionna sur le côté pour finalement revenir sur sa décision. Ca la privait plutôt d'un bras et comme il était au dessus d'elle, il aurait de toute manière facile à reprendre l'avantage. Puis, s'essuyer le visage avec son bras ne prenait des lustres, elle devait donc où le surprendre à nouveau, où annoncer forfait. Deux choix tout de même limité, car elle n'avait pas l'avantage et il lui maintenait toujours un bras. Pas suffisant donc pour se redresser, d'autant qu'il pourrait résister en chemin.

- Tu as gagné, fit-elle, quoi que je fasse, ça ne mènera à rien. Elle laissa passer un blanc d'une seconde. Tu voulais que je fase quelque chose d'autres ?

Un coup de boule, ou un coup vers sa tête aurait été envisageable, mais elle n'était sûre que ça aurait été plus efficace que le crachat. Ca lui aurait peut-être permis plus de liberté au niveau de ses bras, mais jusqu'à aller le repousse complètement pour sortir de là, Ayumi n'était pas sûre que ç'aurait été porté ses fruits…

Three Age : 42 **Fiche du Personnage** Humeur: Secret:

- Tu as suffisamment vu mon éloquence pour le moment, non ?

- Clairement, ma chère, s’amusa Noah en maintenant la jeune femme au sol.

Curieux, il se demandait ce qu’elle inventerait ensuite. Si le moulin à parole allait malgré tout se remettre en marche, le poussant à l’assommer ou si elle allait adopter une autre voie.

- On t'a jamais dit de faire régime ?

- Pas besoin, c’est que du muscle et aucune femme ne s’est jamais plainte lorsqu’elle se retrouvait dans cette situation, précisa-t-il avec un clin d’œil arrogant, gardant sa position initiale.

C’était qu’elle prenait son temps. Elle ne lui lançait plus trop de phrases longues mais quelques-unes courtes, et Noah la soupçonnait d’essayer de gagner du temps pour réfléchir à un moyen de lui échapper. Il n’y en avait pas. Au mieux, elle pouvait tenter le coup de tête, mais les femmes n’aimaient pas vraiment ça.

Après une nouvelle remarque, Noah obtint ce qu’il cherchait, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus sexy au monde mais au moins c’était une manière de faire quelque chose d’intéressant dans la position où sa recrue se retrouvait. D’autres auraient abandonné, certaines même auraient pu profiter de la position pour gagner ses faveurs de mâle, mais celle-ci avait décidé de partager sa salive autrement que par un baiser. Un peu dommage cela-dit, mais bon, elle devait avoir eu une éducation un peu différente des femmes du pays.

- Tu as gagné, quoi que je fasse, ça ne mènera à rien. Tu voulais que je fasse quelque chose d'autres ?

- J’aurais apprécié un baiser, répondit franchement Noah. Mais tu m’as l’air trop timide pour ça. D’ailleurs, parle-moi un peu de toi, de quand date ton dernier boyfriend ? Demanda Noah en se redressant et s'éloignant, à la recherche d'une serviette afin de sécher son visage.

Face à sa réponse quant à un éventuel régime, la jeune femme leva les yeux au ciel. Ben voyons. Elle devait admettre qu'il n'était pas moche, c'aurait été mentir, mais bon, il avait quand même une bonne opinion de lui-même. Ayumi resta cependant silencieuse et un sourire amusé naquit sur ses lèvres lorsque son mentor lui révéla qu'un baiser aurait été plus agréable. Elle n'allait pas dire le contraire, mais outre une bonne surprise pour Noah, ça ne l'aurait menée nulle part.

Mais tu m’as l’air trop timide pour ça. D’ailleurs, parle-moi un peu de toi, de quand date ton dernier boyfriend ?

- Oh, j'ai eu des avances, et il y a eu parfois quelques beaux mecs, tout comme des tout moches et débiles avec ça. Enfin, pour l'idiotie, y en a eu dans les deux cas. J'ai failli accepter l'une ou l'autre demande à certains moments, mais non, je n'ai jamais eu de réels boyfriends comme tu dis. Et toi ?

Elle était curieuse d'entendre sa réponse. A ce qu'elle avait vu, Noah était plutôt un charmeur, ça pouvait donc être intéressante. Ayumi attendit patiemment sa réponse, avant de poser une nouvelle question elle aussi basée sur l'extérieur. Ca ne lui serait certes pas utile dans l'immédiat, mais le C.O.R.A.I.L. ne leur offrait pas de salaires aux dernières nouvelles, et en soi, c'était toujours bon à savoir.

- Au fait, tu habites dans quel coin de Manhattan ? Et tu fais quoi comme boulot en dehors d'ici ?

Le sien, elle doutait qu'il l'ignore, Jillian avait dû lui donner les informations de base… Enfin, elle supposait, auquel cas, il lui retournerait sans doute la question. Attendant de voir s'il allait lui imposer un autre exercice, la jeune femme décida de poser certaines questions qu'elle avait en tête. Elle n'avait rien à perdre de toute façon.

- Tu es au C.O.R.A.I.L. depuis longtemps, d'ailleurs ? Et au niveau de tes recrues, je me situe dans les pires, ou ça va encore ? C'est comme, tu as des conseils à me donner de manière générale ?

Elle marqua une pause, avant de préciser un léger détail, un mince sourire sur les lèvres.

- Outre celui de parler moins, je le sais déjà.

Même si là, elle ne l'avait pas appliqué, mais bon, sa curiosité avait repris le dessus. Peut-être parce qu'elle avait fait un pas décisif. Sa dernière question était en tout cas assez large puisqu'elle parlait à la fois de ses futurs entrainement, mais aussi de l'extérieur. Toute sa vie risquait d'être affectée, maintenant, alors tant qu'à faire, demander l'avis de Noah ne pouvait pas lui faire de mal…

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Tandis que Ayumi lui répondait au sujet d’un inexistant boyfriend, réponse qui aurait pu faire deux mots, Noah mima son discours à coup de « blablabla ». En même temps, il aurait pu deviner la réponse seul. En fait, une fille comme ça était assez rare par ces temps moderne. Vingt-quatre ans et pas un seul boyfriend, pourtant apparemment, ce n’était pas les avances qui manquaient. En même temps, la demoiselle n’était pas moche, et certains hommes en pinçaient pour le style asiatique. Quoiqu’il en soit, Three se demandait combien de temps elle resterait comme ça. Il s’en inquiéta, même. Se demandant si Jillian n’avait pas fait une erreur en jetant son dévolu sur cette chanteuse. De ce qu’il pouvait voir, elle lui semblait trop fragile pour assumer un travail comme le sien, ou même celui de Teresa. Sa langue bien trop déliée finirait par poser problème. Enfin… c’était à lui à régler ce genre de soucis.

Noah posa sa serviette autour de sa nuque avant de répondre à sa recrue qu’il n’avait jamais eu de boyfriend non plus. Il ne lui en dit pas plus, parler de conquêtes féminines avec une femme, ce n’était pas une bonne idée. Et il préférait éviter le sujet de la véritable girlfriend.

- Au fait, tu habites dans quel coin de Manhattan ? Et tu fais quoi comme boulot en dehors d'ici ?

- C’est top secret.

Noah avait répondu en affichant un sourire mutin. Il ne lui donnerait pas ces informations, pour l’instant il n’avait pas encore assez confiance pour lui communiquer ce genre de renseignement. Car, dans le pire des cas, il pouvait très bien se réveiller dans une cellule de torture chez leurs concurrents.

- Tu es au C.O.R.A.I.L. depuis longtemps, d'ailleurs ? Et au niveau de tes recrues, je me situe dans les pires, ou ça va encore ? C'est comme, tu as des conseils à me donner de manière générale ? Outre celui de parler moins, je le sais déjà.

A nouveau Three ignora la première question pour se concentrer sur les deux suivantes, étant dirigées cette fois vers sa recrue.

- Tu es la pire côté bavardage mais tu es dans la moyenne pour ce qui est des techniques de combat, répondit l’homme en haussant les épaules. Quant à un conseil, il faudrait déjà que tu appliques le premier. Pour être franc, tu me parais un peu fragile et innocente pour être ici, tu te défends au combat et c’est très bien, mais qui me dit qu’à la première occasion tu ne vas balancer la location du C.O.R.A.I.L. ou le nom de ton formateur au premier qui te forcera à parler ?

En étant désigné formateur d’une recrue, c’était aussi un risque pour l’agent qui se voyait confier cette mission. Et tandis qu’il posait cette question ce n’était pas uniquement pour lui ou sa nouvelle famille qu’il s’inquiétait mais aussi pour la jeune femme qu’il avait rejoint afin de l’interroger de manière tout à fait franche et honnête.

Devenue silencieuse, Ayumi apprit que Noah n’avait pas eu non plus de boyfriends. Sa réponse s’arrêta là, chose qui ne gêna pas vraiment la chanteuse. Au fond, il parlait de sa vie comme il le voulait et d’ailleurs son mentor ne parla pas non plus de son job ou encore de son logement. Ayumi se contenta donc d’hocher la tête. C’était ses choix après tout, et vu sa vie pas très commune, en tout cas en tant qu’agent du C.O.R. A.I.L., cela pouvait se comprendre.

En ce qui la concernait, elle apprit qu’elle était la pire au niveau des bavardages. Devait-elle s’en étonner ? Ayumi n’en était pas sûre, mais elle nota quand même de retenir sa langue un peu plus souvent pour leurs prochaines rencontres. Elle n’était pas sûre des résultats, bien sûr, l’avenir le lui dirait, mais bon, prendre cette résolution ne pouvait pas lui faire du mal...

Pour être franc, tu me parais un peu fragile et innocente pour être ici, tu te défends au combat et c’est très bien, mais qui me dit qu’à la première occasion tu ne vas balancer la location du C.O.R.A.I.L. ou le nom de ton formateur au premier qui te forcera à parler ?

Cette question, Ayumi ne s’y attendait pas et la jeune femme resta silencieuse quelques secondes.
D’une part pour réfléchir à ses réactions éventuelles si elle devait devenir prisonnière à l’avenir ; d’autre part pour être tout à fait honnête avec Noah qui s’était désormais rapproché d’elle.

- Si on voulait me faire parler, j’aurais plutôt envie de l’envoyer bouler et de la fermer, finit-elle par répondre en tout franchise. Enfin, tu vas dire que c’est plus facile à dire qu’à faire, et tu aurais raison. Mais à te balancer, toi et le C.O.R.A.I.L., non.

Devait-elle en énoncer les raisons ? Elle n’en avait pas pour ainsi dire, et elle doutait qu’elle convaincrait son mentor par ces simples mots. Enfin, saurait-il se défendre si c’était lui qui était à sa place ? En ce qui la concernait, c’était plus parce qu’une telle faiblesse, trahison même, la répugnait, et puis, elle aimait bien Noah, elle devait se l’avouer. Quant à leur organisation... Ayumi était là depuis trop peu de temps pour avoir un avis concret, d’autant qu’elle ne connaissait encore un agent. Ceci dit, révéler sa position était loin d’être quelque chose qui l’enthousiasmait. Elle se mépriserait plutôt si elle venait à révéler son emplacement. Mais tout ça revenait plutôt à des valeurs qui étaient propres à chacun finalement.

- Je ne pourrais pas parce que c’est comme ça, finit-elle par reprendre, les bras croisés, après un instant de réflexion. Tu peux dire que ma réponse est stupide, ou qu’elle n’a pas assez de valeurs, je comprendrais parfaitement. Je ne suis ici que depuis ce soir après tout. Mais...

Ayumi s’interrompit, cherchant ses mots pour faire comprendre à Noah ce qu’elle ressentait. Famille, c’était trop fort, et ce n’était pas ce qu’elle ressentait envers le C.O.R.A.I.L. C’était à vrai dire bien trop tôt pour ça. Il devait toutefois bien y avoir un terme qui était lié à son sentiment, et après une légère hésitation, elle rouvrit la bouche pour lui parler de manière tout aussi franche, sans pour autant savoir ce que Noah jugerait de ses réponses.

- Mais est-ce que tu viendrais à trahir ton propre camp, ta propre patrie, toi ?

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- Si on voulait me faire parler, j’aurais plutôt envie de l’envoyer bouler et de la fermer. Enfin, tu vas dire que c’est plus facile à dire qu’à faire, et tu aurais raison. Mais à te balancer, toi et le C.O.R.A.I.L., non.

Un sourire en coin répondit à ces paroles bien innocentes. Noah savait avoir raison lorsqu’il disait qu’elle était trop innocente pour être ici. Son séjour au C.O.R.A.I.L. ou même en sa compagnie allait la changer, du moins il l’espérait, sinon il la détruirait sûrement. Son affirmation, Ayumi ne put l’argumenter, c’était mieux que de mentir de manière bornée. Et cerise sur le gâteau, il n’eut pas droit à un discours sur l’allégeance ou l’innocence.

- Mais est-ce que tu viendrais à trahir ton propre camp, ta propre patrie, toi ?

- Non, mais j’ai été formé pour ça, et je n’ai aucun moyen de pression qui me pousserait à en arriver à ce point-là.

Ce qui n’était pas le cas de sa recrue, rien qu’une heure plus tôt, elle lui avait avoué sa faiblesse, son frère. Et ainsi, Noah savait très bien sur quel point sensible jouer.

- Contrairement à toi. En échange de la vie de ton frère, ne donnerais-tu pas des informations sur mon compte ou celui du C.O.R.A.I.L. ?

Voilà la réalité à laquelle pouvait être confrontée la jeune femme. Il fallait qu'elle sorte de son monde encore trop gentillet pour se rendre compte que le chemin duquel elle s'approchait était sans pitié.

Noah lui répondit franchement par la négative. En soi, Ayumi avait dû mal l'imaginer trahir le C.O.R.A.I.L. Il lui semblait fort après tout et assez têtu pour se taire s'il venait à être capturer. Ayumi se contenta donc de simplement hocher la tête mais son expression changea lorsque son interlocuteur prit la parole.

- En échange de la vie de ton frère, ne donnerais-tu pas des informations sur mon compte ou celui du C.O.R.A.I.L. ?

A nouveau la jeune femme ne répondit pas sur le champ. Elle avait encore des attaches, c'était vrai. Son frère n'était peut-être pas dans le même pays qu'elle, mais on pouvait toujours découvrir qu'elle avait de la famille ; ce ne serait guère difficile si ces ravisseurs avaient des hommes compétents. Irait-elle jusqu'à dénoncer Noah et leur organisation s'il s menaçaient la vie de son frère ? C'était une bonne question…

- Je ne peux rien t'affirmer avec certitude, finit par répondre Ayumi, mais je crois que non. Même s'ils sont tout à fait capable de le tuer, il reste un citoyen normal qui n'a aucune relation avec le C.O.R.A.I.L, ils n'en n'auront donc rien à foutre sauf si je me braque. Et si je leur disais ce qu'ils veulent savoir, de toute façon, rien ne me dit qu'ils me laissent en vie par après. Un cas comme dans l'autre donc, j'aurais du sang sur les mains, même si tu peux dire que je serais cruelle envers mon frère. Mais on ne s'implique pas dans une organisation comme celle-ci si c'est pour chialer ou se plier à la volonté de ses ravisseurs dès que tu es capturé. Car dans un sens, on est obligé de te faire confiance…

Et ça, ça devait être assez délicat. Ayumi pouvait cependant comprendre les questions de Noah, et si elle lui avait répondu de manière sincère, elle reprit la parole pour énoncer un détail tout de même important.

- Après, je dis ça, mais j'ai conscience que je suis bien moins forte que toi.

La preuve en était avec cet entrainement, Noah avait dû avoir mille occasion pour la mettre hors couse...[/color]

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Noah ne tira rien de la réponse de sa recrue. Elle ne pouvait parler en connaissance de cause et il doutait vraiment qu’elle sacrifie un proche pour une raison comme elle venait de lui énoncer. Sinon, elle cachait vraiment bien son jeu, avait un cœur de pierre et Noah ne le pensait pas. Elle était tout simplement trop innocente pour vraiment comprendre ce qui pouvait lui arriver, et lorsqu’elle l’apprendrait, il espérait qu’elle retiendrait une de ces leçons de vie que personne n’avait envie de recevoir. Elle pensait qu’elle ne plierait pas à la volonté de ses ravisseurs, mais Noah pensait le contraire, à cent pour cent. Et si elle était une recrue normale, il n’aurait pas hésité à le lui faire comprendre. Mais elle faisait partie des agents « externes », ils en savaient moins et en faisaient moins aussi, leurs situations étaient intéressantes et donc utiles. Mais au vu de leur exposition et leurs capacités moindres, moins ils en savaient, mieux c’était. Leurs statuts pouvaient changer, mais franchement, Noah ne leur souhaitait pas cela, car le processus était rarement amusant.

- Après, je dis ça, mais j'ai conscience que je suis bien moins forte que toi.

- Ce n’est pas une question d’être fort ou non. Tout le monde finit par parler, à un moment ou à un autre, ou choisit la mort, si c’est possible.

Lorsque Noah avait assuré qu’il ne vendrait pas sa famille ou son pays, il ne voulait pas dire qu’il ne parlerait pas, chaque être humain avait une limite. Personne ne pouvait résister au-delà de quarante-huit heures, c’était humainement impossible. Il voulait simplement dire qu’il sacrifierait plutôt sa vie. Et actuellement, il ne pensait pas sa recrue capable de cela. Il ne le lui reprochait pas, il était trop tôt, avec le temps, son avis changerait peut-être.

- Et en attendant que tu gagnes ma confiance, je ne te donnerai pas trop d’informations à mon sujet et sur le C.O.R.A.I.L. en général.

Après une pause et une observation de sa recrue, Noah reprit.

- On va s'arrêter là pour aujourd'hui. Je te ramène chez toi, sauf si tu as une objection ?