Mardi 8 janvier 2013, 14h
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C’était la semaine des propositions. La veille, June avait accepté de travaille en duo avec le Docteur Barrows, dans son dispensaire, afin d’aider ses patients à se défendre face à certaines injustices dont elle avait parfaitement conscience. Ce matin, elle avait annoncé la nouvelle à Richard, évidemment il avait fait la moue et avait essayé de la remettre sur "le droit chemin" sans grand succès.

A force de jolis mots sur la gloire qu’il pourrait retirer de ce pro bono et de promesses sur le fait de ne pas faire trop de bêtises ni de se frotter à plus fort qu’elle, June obtint la bénédiction de son employeur. Une bonne chose de faite. Cette première bataille gagnée, elle lui offrit un café et un croissant avant de s’enfermer dans son bureau.

Ce dernier était plutôt modeste mais décoré comme elle l’aimait. Il y avait des cadres un peu partout. Des photos d’elle et de ses parents, de ses amis et également avec ses collègues. June aimait bien les photos. Un vase avec des fleurs fraiches trônait sur son bureau bien rangé. Un vase assez nouveau, le dernier ayant succombé récemment à un excès de maladresse habituel de sa part.

L’avocate ne vit pas le temps passer, penchée sur un de ses dossiers, et bientôt sa secrétaire lui rendit visite et lui annonça l’arrivée de son beau rendez-vous de 14h. June sourit, amusée par l’adjectif qualifiant son visiteur et mit un peu d’ordre sur son bureau. Cela fait, elle demanda à Jenny de faire entrer Monsieur Tillman.

Aujourd'hui, Duncan avait pris rendez-vous avec une avocate afin de lui offrir ses services. Depuis son arrivée à New York, il avait cessé de travailler pour les cabinets ce qui avait déplu à son compte bancaire. Comme ce dernier devenait de plus en plus grincheux à cause des multiples voyages pour retrouver sa fille, Duncan s'était décidé à renouer avec le barreau. Il s'était donc amusé à tirer au sort et il était tombé accidentellement sur une femme. Bon, en même temps, il n'aurait pas pu choisir un homme puisqu'il avait oublié de les inclure dans sa liste.

Après avoir attendu un laps de temps relativement court, fait la connaissance d'une secrétaire, Duncan eut la chance d'être introduit dans un bureau à la décoration plutôt charmantes. Enfin, il n'avait pas l'habitude de voir autant de photos sur un mur chez un avocat. C'était nettement plus chaleureux que les diplômes habituels. D'ailleurs, la jolie blonde était aussi nettement plus jolie que ses précédents employeurs du barreau. En même temps, il aurait du se douter que derrière une Birgit se cachait le clone de la chancelière allemande.

- Bonjour, je suis Duncan Tillman. Je viens pour proposer mes services de détective pour vos éventuelles affaires.

Il tendit la main, mais ne put s'empêcher d'ajouter quelque chose.

- On vous a déjà dit que vous feriez un très joli rayon de soleil ?

- Bonjour, je suis Duncan Tillman. Je viens pour proposer mes services de détective pour vos éventuelles affaires. On vous a déjà dit que vous feriez un très joli rayon de soleil ?

June serra la main de son visiteur et la surprise se lu sur son visage lorsqu’il lui offrit un compliment sorti de nulle part. Non, on ne lui avait jamais dit ça, c’était joliment présenté en tout cas même si ce n’était pas vraiment très professionnel. C’était rarement un accueil auquel elle avait droit, encore moins au cabinet. Un coup d’œil lui informa que sa secrétaire épiait les salutations à travers la porte encore entrebâillée.

Un sourire en coin apparut sur le visage de June qui prit la parole tout en allant fermer la porte de son bureau.

- Il est rare qu’un client ou un futur associé se présente de cette manière. Asseyez-vous donc.

La vue de Jenny gâchée, June vint reprendre place dans sa chaise de bureau, face au détective.

- Êtes-vous quelqu’un de sérieux, Monsieur Tillman ? Excusez cette question directe, mais une présentation comme celle-ci peut être à double tranchant, soit on est charmée par cet agréable compliment, soit on se demande si l’offre et celui qui la fait est sérieux, ou peut-être les deux, rajouta June avec un sourire.

June ne voulait pas trop le réprimander, mais pas non plus laisser la porte ouverte à un manque de professionnalisme trop flagrant. Elle devait montrer, surtout aux hommes, qu'elle n'acceptait pas qu'on se comporte avec elle différemment, malgré le fait qu'elle soit une femme. A l'extérieur, elle n'avait rien contre se faire accoster et draguer par la gent masculine, au contraire, mais au travail, les choses étaient différentes.

Son compliment rencontra la surprise chez l'avocate. Duncan n'en fut pas vraiment surpris, n'étant pas habitué à aborder les gens de manière conventionnelle. Enfin, il le faisait à l'époque où il avait un patron, mais ce n'était plus le cas depuis quelques années maintenant. Quand il fut invité à s'asseoir, le détective ne se fit pas prier. Son interlocutrice alla fermer la porte avant d'aller se replacer derrière le bureau. L'entretien allait pouvoir commencer, et il saurait si elle était du genre à être à cheval sur les conventions de politesse ou non.

- Êtes-vous quelqu’un de sérieux, Monsieur Tillman ? Excusez cette question directe, mais une présentation comme celle-ci peut être à double tranchant, soit on est charmée par cet agréable compliment, soit on se demande si l’offre et celui qui la fait est sérieux, ou peut-être les deux.

Ce discours fut ponctué d'un sourire, ce qui chassa toute comparaison avec une institutrice trop pète-sec.

- J'aime complimenter mes interlocuteurs lorsqu'ils le méritent. Il est dommage qu'un tel comportement puisse être qualifié de non professionnel car c'est en étant agréable avec les uns et les autres qu'on obtient les plus beaux résultats.

Duncan avait prononcé ces paroles sur un ton malicieux. Un sourire les accompagnait, mais il s'effaça pour reprendre plus de sérieux afin de dévoiler son parcours.

- Sinon, je suis diplômé de criminologie. J'ai travaillé une quinzaine d'années dans la police. Aujourd'hui, je suis détective privé. J'ai travaillé pour un cabinet d'avocats à San Francisco afin de les aider à trouver des preuves pour aider leurs clients. Par contre, en tant qu'ancien policier, je suis sélectif. Je n'aide pas les coupables à s'en sortir... et je me suis spécialisé dans les disparitions d'enfants et d'adolescents.

Il avait débité ses paroles avec le plus grand sérieux, qui se cassa avec un sourire apparaissant sur son visage.

- Alors pour ne pas sombrer dans la tristesse, j'aimerais beaucoup avoir un joli rayon de soleil comme employeur. Après c'est promis, si vous m'embauchez, j'oublierai le rayon solaire pour vous nommer patronne.

- Sinon, je suis diplômé de criminologie. J'ai travaillé une quinzaine d'années dans la police. Aujourd'hui, je suis détective privé. J'ai travaillé pour un cabinet d'avocats à San Francisco afin de les aider à trouver des preuves pour aider leurs clients. Par contre, en tant qu'ancien policier, je suis sélectif. Je n'aide pas les coupables à s'en sortir... et je me suis spécialisé dans les disparitions d'enfants et d'adolescents. Alors pour ne pas sombrer dans la tristesse, j'aimerais beaucoup avoir un joli rayon de soleil comme employeur. Après c'est promis, si vous m'embauchez, j'oublierai le rayon solaire pour vous nommer patronne.

- Dans ce cas, ça va.

June répondit avec un sourire amusé, étudiant mentalement l’offre que lui faisait le détective Tillman. Avoir quelqu’un pour faire des recherches à sa place, regrouper des informations que, de temps à autres, seuls des anciens policiers pouvaient trouver, était intéressant. Elle faisait de temps à autre appels à ce genre de personne, mais il s’agissait de collaborations ponctuelles et temporaires.

Celui-ci semblait sérieux, enfin du moins dans le curriculum vitae qu’il lui décrivait. Avant une quelconque réponse, June ferait des recherches elle-même sur son interlocuteur. Elle pouvait faire confiance, mais lorsqu’il s’agissait de son travail, elle ne voulait pas prendre de risques, des paroles n’étaient pas suffisante. Un background check suivrait cet entretien avant tout autre chose.

- Votre offre est intéressante, Monsieur Tillman et je vais l’étudier de très près. Pourriez-vous m’en dire plus sur vous et vos activités ? Sur quoi travaillez-vous actuellement, par exemple ? Vous auriez des références à me donner ?

- Dans ce cas, ça va.

Un nouveau sourire était affiché sur le visage de son interlocutrice. Ce n'était pas suffisant pour conclure la réussite de son entretien. D'ailleurs, il n'était même pas sûr que cela suffise pour estimer qu'il était sur la bonne voie. Elle pouvait passer un moment agréable sans pour autant le trouver à la hauteur de ses besoins, si elle en avait. Quand elle reprit la parole, Duncan eut droit à de nouvelles questions, parfaitement logique en vue de l'offre qu'il lui faisait.

- Votre offre est intéressante, Monsieur Tillman et je vais l’étudier de très près. Pourriez-vous m’en dire plus sur vous et vos activités ? Sur quoi travaillez-vous actuellement, par exemple ? Vous auriez des références à me donner ?

- Je recherche une adolescente qui a laissé une mère éplorée derrière elle, déclara Duncan.

Il ne précisa pas le nom de la famille, soucieux de respecter la vie privée de ses clients. Enfin, certains consentaient à le recommander. Il les avaient listés sur un fichier présent dans une clé USB qu'il comptait confier à l'avocate. Elle y trouverait aussi le nom de l'ancien cabinet, les deux avocats pour qui il avait travaillé à l'époque. Le troisième n'était pas mentionné, en raison de la relation plutôt tumultueuse qu'ils avaient entretenu. En même temps, Duncan n'avait pas envie d'être recommandé par un avocat sans scrupules et aux méthodes à la limite de légalité.

- Je vous ai apporté un fichier sur lequel vous trouverez des références. Vous pourrez ainsi vous faire une meilleure idée de moi.  


Duncan déposa la clé sur le bureau, puis reprit.

- Je suis un expert de la filature, ce qui m'a permis de me renseigner sur des gens sans qu'il le remarque. J'agis essentiellement à distance afin d'éviter d'effrayer les jeunes fugueurs dont on me demande de retrouver la trace. J'entretiens de bonnes relations avec la police en général, c'est mieux quand on veut se faire discret.

Il esquissa un sourire.

- Est-ce que je dois aussi vous parler de ma vie privée afin de vous rassurer ? Ou est-ce que j'ai une chance d'y échapper ?